Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a ordonné hier la saisie des usines «paralysées par la bourgeoisie» et l'emprisonnement des entrepreneurs accusés de «saboter le pays», ainsi que des manœuvres militaires la semaine prochaine, après avoir décrété la veille l'état d'exception. «Quiconque veut arrêter (la production) pour saboter le pays devrait partir et ceux qui le font doivent être menottés et envoyés à la PGV (Prison générale du Venezuela)», a déclaré Maduro devant des milliers de Vénézuéliens dans le centre de Caracas. Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a ordonné hier la saisie des usines «paralysées par la bourgeoisie» et l'emprisonnement des entrepreneurs accusés de «saboter le pays», ainsi que des manœuvres militaires la semaine prochaine, après avoir décrété la veille l'état d'exception. «Quiconque veut arrêter (la production) pour saboter le pays devrait partir et ceux qui le font doivent être menottés et envoyés à la PGV (Prison générale du Venezuela)», a déclaré Maduro devant des milliers de Vénézuéliens dans le centre de Caracas. «Vous allez m'aider à récupérer toutes les usines paralysées par la bourgeoise», a poursuivi le chef de l'Etat. Pourraient-être concernées par les mesures rendues publiques quatre usines du Groupe Polar, la plus importante société dans le secteur alimentaire au Venezuela, qui a arrêté la production le 30 avril dernier. Dans une intervention télévisée à la fin du rassemblement, Maduro a par ailleurs annoncé des manœuvres de l'armée en vue de faire face à tout scénario de menace extérieure. Maduro a ainsi réagi aux propos de l'ex-président de la Colombie, Alvaro Uribe, selon lequel «les forces armées démocratiques internationales» devaient défendre «l'opposition» vénézuélienne. «Nous devons défendre ce pays avec la Constitution, les lois, la conscience et le travail», a souligné Nicolas Maduro. Selon lui, il faut être prêt à défendre la terre, les droits et la paix propres au peuple du Venezuela. Maduro a ainsi avoué «prendre très au sérieux» les menaces venant d'Alvaro Uribe. «J'ai ordonné des exercices militaires nationaux des Forces armées, du peuple et de la milice pour nous préparer à n'importe quel scénario» envisageable, a-t-il dit. Nicolas Maduro a, à cet égard, assuré qu'Alvaro Uribe avait appelé à «l'intervention armée», au cours d'une rencontre à Miami avec des dirigeants de l'opposition vénézuélienne. Y était aussi présent Luis Almagro, le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), soupçonné d'être au service des Etats-Unis suspecté de vouloir «en finir avec les courants progressistes en Amérique latine». Vendredi, le Président socialiste vénézuélien a annoncé dans une allocution radiotélévisée qu'il décrétait l'«état d'exception et d'urgence économique» afin de «neutraliser et mettre en échec l'agression extérieure». Le décret, qui n'a toujours pas été publié, étend et proroge «pour les mois de mai, juin, juillet» un précédent «décret d'urgence économique», en vigueur depuis la mi-janvier. L'opposition a mis en garde contre un risque d'«explosion au Venezuela» si elle ne parvenait pas à organiser un référendum. A l'issue des élections de décembre dernier, l'opposition vénézuélienne formant la Table de l'unité démocratique (MUD) a obtenu la majorité (109 sièges sur 167) à l'Assemblée nationale (Parlement monocaméral) pour la première fois depuis 17 ans. Le Parti socialiste unifié de Nicolas Maduro semble avoir pâti d'une crise économique prolongée, de la montée de la criminalité, de l'inflation galopante et de toutes sortes de pénuries. R. I.