Il est clair que dans la situation financière inconfortable que traverse le pays, la diversification des ressources financières et le recours à d'autres sources de financement se posent désormais comme une nécessité. C'est la condition sine qua non pour l'organisation de l'évènementiel. La révision de la liste des festivals institutionnalisés aura certes permis d'éliminer quelques incohérences en matière de thématiques faisant doublon, et cette décision de se soumettre aux cahiers des charges pour justifier toutes les dépenses et perspectives des diverses manifestations. Le nombre d'évènements sera donc réduit, à moins que les responsables locaux ne fassent preuve d'imagination et esprit d'entreprise pour impliquer le mécénat et les opérateurs économiques privés afin qu'ils soient associés à l'animation de la scène culturelle. Il est clair que dans la situation financière inconfortable que traverse le pays, la diversification des ressources financières et le recours à d'autres sources de financement se posent désormais comme une nécessité. C'est la condition sine qua non pour l'organisation de l'évènementiel. La révision de la liste des festivals institutionnalisés aura certes permis d'éliminer quelques incohérences en matière de thématiques faisant doublon, et cette décision de se soumettre aux cahiers des charges pour justifier toutes les dépenses et perspectives des diverses manifestations. Le nombre d'évènements sera donc réduit, à moins que les responsables locaux ne fassent preuve d'imagination et esprit d'entreprise pour impliquer le mécénat et les opérateurs économiques privés afin qu'ils soient associés à l'animation de la scène culturelle. Ainsi, après de longues années de dépenses dispendieuses pour l'organisation de près de 200 festivals institutionnalisés, avec, pour la majorité, un retour sur investissement quasi nul, un apport inexistant pour l'impulsion d'une dynamique culturel et un apport minimaliste en termes d'audimat, le ministère de la Culture impose, après étude avec des commissions ad hoc, une nouvelle cartographie des évènements culturels à la mesure du budget disponible en ces temps de vaches maigres. Des 186 festivals internationaux, nationaux et locaux, il n'en reste que 77. Un passage au peigne fin, qui a éliminé les manifestations les moins porteuses, soit par effet de doublon (thématique), soit par manque d'ancrage. Et la priorité, selon le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, a été accordée aux festivals internationaux, qui tous été maintenus, étant donné leur caractère de vitrine de la culture algérienne, mais avec révision de leur étendue et leur nombre de participants. Chaque région du pays (ou presque), à travers son patrimoine local, dispose de son propre évènement qui devra s'appuyer sur un financement des collectivités et d'éventuels sponsors. La nouvelle cartographie des festivals n'a pas engendré de mécontents, la grande partie des affiches intéressantes et imposantes ont été gardées. En clair, les événements marquant de la scène culturelle n'ont pas été affectés par cette cure d'amaigrissement. On retrouve les festivals de Timgad, Djemila, de cinéma, de théâtre (Béjaïa), du Malouf (Constantine), du raï, de jazz (Constantine), de l'Inchad, de la musique symphonique, du livre… Mais la caractéristique à faire-valoir est l'aspect financier des manifestations. Les festivals seront financés «à hauteur de 40% par les reliquats du budget de l'année 2015», a indiqué M. Mihoubi. Et le défi est lancé aux responsables locaux d'aller puiser en dehors de la manne étatique en vue de se procurer des financements et assurer la tenue des événements qu'ils voudraient organiser. Mais la formule s'annonce d'ores et déjà ardue, quand on sait que des années durant les seuls et rares sponsors sont issus du secteur public, le privé ne s'aventurant pas vraiment sur la scène culturelle malgré les multiples appels et sensibilisations à son adresse. Les dotations budgétaires de l'Etat qui étaient distribuées pour la tenue de la majorité des manifestations, sans trop de contrôles des dépenses, a quelque peu sacrifié l'option de «bailleur de fonds» extra circuits officiels. Un agenda, quelques contacts, et le tour est joué dès lors que le ministère débloquait les finances. Mais avec la contraction des recettes, mécènes et opérateurs privés risque de se faire encore plus rare. Ce qui ne laissera survivre que les «anciennes» manifestations bien ancrées dans la vie artistique nationale. Ce n'est qu'après coup, estiment quelques observateurs, que les gestionnaires centraux ont exhumé le désormais cahier des charges auquel tous les responsables des festivals doivent se soumettre sous peine de poursuite judiciaire en cas de déficit ou de dilapidation de deniers publics. Cette fois-ci, la régie est dressée au premier plan. Auparavant, les bilans relatifs à chaque édition se résumaient à des constats positifs. Et les dépenses étaient rarement détaillées : la relance des manifestations se relayait systématiquement sans jugement sur les ratages ou la réussite des précédentes. C'est un bon atout d'inciter les commissariats au management minutieux. De toutes les façons ils sont obligés de veiller à la trésorerie et de chercher d'autres soutiens au risque d'hypothéquer le festival dont ils ont la charge. Fini le bourrage et la lourde facture. Cette option devra dépoussiérer de tout éventuel abus. Et permettre un tri dont l'impact bénéficiera à l'audimat et aux caisses des diverses rétrospectives. Des cycles de formations devraient apporter une nouvelle vision sur la tenue sans anomalies de l'évènementiel. Planera toujours un paramètre : au-delà de la réduction de la liste et par ricochet des finances, cette formule novatrice relancera-t-elle vraiment la scène culturelle algérienne ? Sachant que certains plateaux demeurent en jachère tandis que d'autres accumulent périodiquement une audience magistrale, mais sans lendemain, où les affinités tendancieuses prédominaient. De plus, il aura fallu enregistrer des baisses dans les recettes pour que les logisticiens brandissent la menace devant une éventuelle mauvaise gestion. Alors que celle-ci se devait d'être clean et responsable au terme de chaque baisser de rideau. Une nouvelle ère s'ouvre avec cette ruée vers le mécénat pour combler le déficit du Trésor public. Seules de nouvelles conceptions fraîches, au diapason de la nouvelle donne, pourront permettre aux manifestations de subsister. La qualité est la clé de la réussite, voire l'atout, pour inciter les investisseurs privés à s'associer à la culture. N. H.