La scène sportive mondiale a connu deux débats majeurs ces quinze dernières années. Deux débats polémiques qui ont traîné en longueur tellement l'incidence de l'objet en débat sur les compétitions internationales était redoutée. Les combinaisons utilisées par les nageurs à partir de 1999 n'ont pas laissé indifférents les responsables de la Fédération internationale de natation qui ont fini par les interdire en 2008, arguant que les matériaux performants avec lesquels ont été conçues ces combinaisons permettent l'accroissement des exploits des nageurs en compétitions. De l'autre côté, la planète entière se rappelle du sprinter sud-africain Oscar Pistorius, amputé des deux jambes et qui rivalisait avec les plus grands sprinters valides grâce à des prothèses réalisées à l'aide de progrès techniques. Ces deux polémiques ont montré à la face du monde les énormes progrès technologiques introduits graduellement dans le monde du sport. D'autres technologies sont également utilisées lors des entraînements des athlètes de haut niveau, comme des logiciels en 3D, dans le but de leur faire gagner quelques fractions de seconde durant les compétitions. En somme, les fédérations nationales de différentes disciplines de nombreux pays tentent d'introduire les nouvelles technologies dans la pratique sportive avec l'objectif principal d'améliorer les performances de leurs athlètes et de glaner de plus en plus de trophées et de médailles durant les compétitions internationales. Ce n'est malheureusement pas le cas en Algérie. La scène sportive algérienne est loin de s'intéresser à l'idée d'introduire les nouvelles technologies. Comment serait-il ainsi quand on voit que les athlètes de haut niveau ne trouvent même pas le minimum pour se préparer en vue des compétitions internationales ? Comment penser aux nouvelles technologies quand on constate que le professionnalisme introduit dans le football n'est toujours pas effectif depuis son «entrée en scène», il y a cinq ans. Et que des clubs continuent à évoluer dans des stades qui ne répondent pas aux normes. Les athlètes algériens de haut niveau qui rivalisent avec les meilleurs sont obligés de s'entraîner à l'étranger et de se choisir des entraîneurs étrangers, en raison notamment de l'absence de commodités nécessaires aux champions. C'est en constatant tous ces manques dont souffrent les sportifs professionnels et les grosses lacunes qui touchent le sport en général que l'on se dit que l'introduction des nouvelles technologies dans la pratique sportive en Algérie restera une utopie. Cela restera un vœu pieux tant que le minimum n'est pas encore réuni pour une pratique sportive classique. Traditionnelle. Les fédérations des différentes disciplines sportives et le ministère de la Jeunesse et des Sports devraient unir leurs efforts pour mettre de l'ordre dans leur secteur et combler toutes ces lacunes qui empêchent le développement effectif de la pratique sportive en Algérie. Parce qu'une mise à niveau effective est nécessaire avant une éventuelle introduction des nouvelles technologies qui permettraient l'amélioration des performances de nos athlètes. Pour l'instant, c'est de la science fiction, mais rien n'est impossible avec une volonté de fer et des moyens. M. B.