Si les responsables du secteur sportif ont, en vain, froncé les sourcils pour rappeler à l'ordre les directions de clubs, fait semblant de menacer les joueurs par un système de suivi de leur salaire et par voie de conséquence fait appel au respect de leurs obligations notamment la déclaration de revenus et subséquemment l'acquittement de charges qui, logiquement, rogneront plus de la moitié de leur salaire d'une part et permettrait au Trésor public de récupérer ses droits via ces charges, les footballeurs de leur côté ont superbement ignoré toutes les injonctions et plus grave encore ont à chaque fois eu gain de cause. L'illégalité prenant le pas littéralement sur le droit et n'hésitons pas à le dire... l'Etat de droit où des salariés ne sont pas traités avec la même équité. Austérité ? Nous ne connaissons pas, sera-t-il répondu à quiconque s'aviserait de poser la question aux dirigeants des clubs de football algérien. Les salariés des entreprises économiques en difficulté, les fonctionnaires et les demandeurs d'emploi demeureront les seuls à serrer la ceinture. Pis, s'ils gagnent énormément les footballeurs ne paient pas non plus leurs impôts et encore moins leurs cotisations sociales. Tout est bénef dans une discipline où tout le monde est au courant mais également passif. A commencer évidemment par les responsables à hauteur des instances sportives concernées dont l'argument majeur pour justifier leur incapacité à mettre de l'ordre est certainement imparable parce qu'elle relève du bon droit du travail mais opposable dans la mesure où les abus en ce sens sont phénoménaux. Il est vrai qu'il serait carrément ridicule de vouloir imposer à des employeurs un seuil salarial comme cela devait être le cas, il y a quelques années mais une mesure très vite contrée par un syndicat de joueurs ex-nihilo et qui n'a jamais existé légalement et ne l'a plus été une fois cette mesure remisée au placard. En effet, l'indécence des salaires des footballeurs, mais tout aussi des entraîneurs dont le cas est encore plus grave compte tenu de leur instabilité, n'est pas propre à l'Algérie. Il suffirait en effet de regarder autour comme en Tunisie, Maroc, Egypte pour comprendre que le «problème» est identique sauf que dans ces pays, la gestion des clubs est transparente avec la tenue de comptes comptables et financiers authentiques et sincères. Ce qui, et nul ne l'ignore à commencer par la Ligue algérienne de football professionnel laquelle, doit être dit en passant qu'elle ne déroge pas à cette gestion sujette à des questionnements, est loin d'être le cas pour tous les clubs algériens sans exception. D'aucuns diront parmi les masses populaires qui se nourrissent, voire se droguent de football, que c'est la rançon à payer et surtout le seul moyen pour que le mal de vivre de millions de jeunes en soit édulcoré. Les stades de football faisant office de soupape d'échappement, de caissons de décompression où rage, rancœur et misère sont allègrement évacuées. Bien entendu, si les responsables du secteur sportif ont, en vain, froncé les sourcils pour rappeler à l'ordre les directions de clubs, fait semblant de menacer les joueurs par un système de suivi de leur salaire et par voie de conséquence fait appel au respect de leurs obligations notamment la déclaration de revenus et subséquemment l'acquittement de charges qui, logiquement, rogneront plus de la moitié de leur salaire d'une part et permettrait au Trésor public de récupérer ses droits via ces charges, les footballeurs de leur côté ont superbement ignoré toutes les injonctions et plus grave encore ont à chaque fois eu gain de cause. L'illégalité prenant le pas littéralement sur le droit et n'hésitons pas à le dire... l'Etat de droit où des salariés ne sont pas traités avec la même équité. Alors austérité, qui osera en parler, sachant que le championnat 2015-2016 même pas encore clôturé, des présidents de clubs ont investi le marché pour prendre les «meilleurs», aidés en cela par des agents de joueurs à l'affût créant en premier la surenchère. Bien des présidents sont là à affirmer qu'un tel est dans la formation qu'ils dirigent et qu'ils sont prêts à y mettre les moyens les plus forts pour dissuader les autres. L'aberration dans tout ce capharnaüm étant que les gros salaires en question sont payés sur le dos des contribuables à partir des subventions de l'Etat, du sponsoring et un peu du mécénat et donc forcément pas à partir des ressources personnelles de ces mêmes présidents qui roulent carrosse et dont nul ne s'est jamais posé la question sur la soudaineté d'une fortune plutôt récente. A. L.