Créé en 1996 à l'initiative de passionnés et professionnels de la culture méditerranéenne, «Les Suds à Arles» est dédié aux musiques du monde et œuvre à la promotion de la diversité culturelle à travers la musique Dans le cadre du 21e Festival «Les Suds à Arles» qui débute aujourd'hui et se poursuivra jusqu'au 17 juillet à Arles dans le sud de la France, le compositeur et interprète algérien Mohamed Ahmane, plus connu sous le nom artistique de Si Moh sera à l'affiche jeudi prochain. Si Moh donnera jeudi prochain un concert aux côtés de Dorsaf Hamdani de la Tunisie et du Turc Aynur Dogan, rapporte l'APS. Dans la présentation de l'artiste algérien, il est souligné que réservé et peu visible sur scène, Si Moh se distingue par ses textes recherchés et la douceur de sa musique, un brassage traditionnel kabyle et méditerranéen. Le caractère universel de son œuvre lui a procuré une notoriété en dehors de l'Algérie où il est apprécié notamment pour le contenu de ses textes jugés philosophiques. L'Algérie sera également représentée à cette 21e édition par le groupe «Super Orien Spécial», issu d'une rencontre de musiciens africains dont les Algériens Sofiane Saidi et Mohamed Ben Amar. Ce groupe fondé en 2014 croise les musiques maghrébines et orientales avec le Mbalax, un genre de musique populaire d'origine sénégalaise. Il est à noter que Si Moh a débuté sa carrière dans les années 1980, a édité une dizaine d'albums dont «Ur neslib ara» (On n'est pas fous), «Yir argaz» (L'homme sans scrupules) et «Tatti batata» (La parlotte), Inas Iwulim (Dis à ton cœur), Thaqsit (L'Histoire d'un opportuniste), Amuli Amegaz (Bon Anniversaire) et Tamughli (Le Regard), Dans son dernier album «Lexla», sorti en 2013, le chanteur a exploré de nouvelles sonorités musicales méditerranéennes pour rythmer des textes où il convoque le passé et interroge la raison. Ainsi, le chanteur-poète porte les nouveaux courants d'une musique algérienne dont l'antique métissage permet les interprétations les plus novatrices qui n'altèrent en rien les racines multiples du registre kabyle fondateur. Des dix albums édités, de 1985 à 2010 : Hemlagh (J'aime), Our Neslib Ara (On n'est pas fous), Yir Argaz (L'Homme sans scrupule), Thikwal (Parfois je me dis), Cheikh (Le Sage), Tati Batata (La Parlotte Dans une biographie dédiée à l'artiste sur un site spécialisé il est soulignée a propos de l'auteur compositeur que «les musicologues retiendront les particularités d'un chant tantôt basé sur la forme responsoriale syllabique, c'est-à-dire ce moment de grâce où le soliste et le chœur dialoguent accompagnés des battements de mains ou bien immergés dans la profondeur d'une derbouka frappée convulsivement, tantôt mû par la récitation épique d'un unique interprète soutenu par le jeu rutilant des cordes pincées de la guitare qui confère à la mélodie une austérité presque dramatique». Ainsi, les musiciens et les choristes qui l'entourent concourent à une fusion polyphonique rare. L'homme est un bon, un excellent rythmicien des mots, un amoureux de la langue, un expert en trouvailles sémantiques et en délicatesses prosodiques. Le mélodiste et poète qu'inséparablement il est devenu, doit être écouté et étudié selon sa singularité et son unicité. Il est souligné à ce sujet qu'«avec lui, les auditeurs fidèles revisitent le foisonnant métissage du corpus musical kabyle. Les plus érudits d'entre eux étendent à raison la généalogie de ses compositions bien au-delà d'un continent berbère à la fois perméable aux cultures étrangères et vétilleux à sauvegarder les coutumes, l'idiome et les musiques qu'il recèle au plus intime de son identité» Si Moh stigmatise le matérialisme d'une époque qui érode peu à peu l'individualité et exhorte ses semblables à recouvrer le chemin de l'authenticité spirituelle. Abordant également la thématique de l'amour Si Moh, le ménestrel avec Chubagh-Kem (On a les mêmes appréhensions toi et moi), de l'album Tati Batata), séduit par un texte puissant ou «le phrasé mélodique se déhanche joliment, mystérieux et subtil, comme danse une flamme, afin de célébrer le sentiment amoureux et la femme : chaque fois, la parole sensuelle se frotte à la jouissance de la musique pour exalter l'être aimé». Créé en 1996 à l'initiative de passionnés et professionnels de la culture méditerranéenne, «Les Suds à Arles» est dédié aux musiques du monde et œuvre à la promotion de la diversité culturelle à travers la musique. S. B./APS