Plus de 54.000 commerçants mobilisés à travers le pays pour assurer la permanence    Le ''macronisme'' ou la fin inéluctable des régimes anachroniques et du mythe néocolonial français (Partie 1)    Les hôpitaux font face à une baisse des stocks médicaux    Le Président sahraoui appelle à la mobilisation pour dénoncer les politiques répressives marocaines visant les prisonniers politiques    Le Mouvement El-Bina organise un rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien    Walid Sadi : «Cette victoire nette est un message aux sceptiques»    L'USMH retrouve l'USMA en demi-finale, le MCEB écarte l'ESS    l'Olympique Akbou se sépare de l'entraîneur Denis Lavagne    Arrestation de six bandes criminelles impliquées dans des affaires de psychotropes et kif traité    Le mouvement associatif s'implique dans la plantation d'arbres    Le wali ordonne un démarrage rapide des projets de logement    Les ensembles de Hammamet 2 et de Kouba lauréats de la 5e édition    Evénement majeur de la Révolution du 1er Novembre 1954    Vers l'inscription du patrimoine archéologique sur la liste indicative du patrimoine mondial    Tizi-Ouzou: Le jeune, Kader Fateh, lauréat du concours Ahcene Mezani, du chant chaabi    Décès de l'artiste Hamza Feghouli: Boughali présente ses condoléances    Aïd El-Fitr: initiatives de solidarité d'organisations et d'associations caritatives    L'Algérie exprime sa pleine solidarité avec la République de l'Union du Myanmar suite au violent séisme qui a frappé le pays    Foot : Suède - Algérie en amical début juin à Stockholm    Aïd El Fitr : l'ANCA appelle au strict respect de la permanence    Journée de la Terre : face à l'agression sioniste continue, les Palestiniens s'attachent comme jamais à leur terre    Foot : le représentant du département technique régional de la Fifa en visite de travail en Algérie    Aïd El-Fitr: la nuit du doute pour l'observation du croissant lunaire du mois de Chaoual fixée au samedi (ministère)    Réunion de coordination entre le ministère de l'Agriculture et le Haut commissariat à la numérisation pour accélérer la numérisation du secteur agricole    Algérie-Qatar: signature de la convention finale relative au projet intégré de production de lait dans le sud du pays    Agression sioniste: la faim s'accroit à Ghaza, s'alarme l'UNRWA    L'artiste Hamza Feghouli tire sa révérence à l'âge de 86 ans    Le colonel Amirouche, un leader charismatique et un fin stratège    Coupe d'Algérie: l'USM Alger et le MC El Bayadh en demi-finale    Santé : Saihi préside une réunion pour assurer la continuité des services de santé pendant les jours de l'Aïd El-Fitr    Hidaoui préside à Souk Ahras le lancement du 1er club sur la santé et la lutte contre la toxicomanie et les fléaux sociaux    «La Présidente de la Tanzanie se félicite des relations excellentes unissant les deux pays»    Journée de sensibilisation dédiée à l'entrepreneuriat féminin    Déstockage de 155 tonnes de pommes de terre pour en réguler le prix sur le marché    « Préservons les valeurs de tolérance et de fraternité »    Lutte contre le terrorisme        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une douzaine de banques européennes trop fragiles
Tests de résistance
Publié dans La Tribune le 31 - 07 - 2016

nvestisseurs et dirigeants européens attendaient le verdict avec nervosité. Il est tombé vendredi 29 juillet, à 22 heures, après la fermeture des marchés américains. Sans surprise, les banques italiennes sont parmi celles qui ont obtenu de mauvais résultats aux nouveaux tests de résistance (ou stress tests) menés par l'Autorité bancaire européenne (ABE). En particulier Monte dei Paschi di Siena (MPS), qui enregistre, de loin, la plus mauvaise performance. Juste avant la publication des résultats des stress tests, MPS a annoncé la mise en place d'un plan de sauvetage qui passe par la cession d'une partie de ses créances douteuses.
Investisseurs et dirigeants européens attendaient le verdict avec nervosité. Il est tombé vendredi 29 juillet, à 22 heures, après la fermeture des marchés américains. Sans surprise, les banques italiennes sont parmi celles qui ont obtenu de mauvais résultats aux nouveaux tests de résistance (ou stress tests) menés par l'Autorité bancaire européenne (ABE). En particulier Monte dei Paschi di Siena (MPS), qui enregistre, de loin, la plus mauvaise performance. Juste avant la publication des résultats des stress tests, MPS a annoncé la mise en place d'un plan de sauvetage qui passe par la cession d'une partie de ses créances douteuses.
Dans le détail, l'ABE a dévoilé des batteries de chiffres qui concernent 51 banques européennes, représentant 70 % des actifs bancaires du Vieux Continent. En parallèle, la Banque centrale européenne (BCE) a soumis aux tests 56 autres établissements de la zone euro -mais, dans ce cas, les résultats n'ont pas été rendus publics.
En théorie, le principe de ces examens est simple : vérifier l'état de santé des banques et établir si elles seraient capables d'absorber les chocs dans le cas d'un scénario catastrophe qui s'étalerait sur trois ans. Ici, le scénario inclut une récession de 1,2 % en 2016 et de 1,3 % en 2017 dans l'Union européenne, une explosion du chômage ou l'effondrement des prix de l'immobilier. L'ABE mesure, entre autres, comment évolue le principal ratio de solvabilité (le CET1) pour chaque établissement -cet indicateur permet de mesurer la solidité des banques, car il établit un rapport entre leurs fonds propres et le montant des crédits distribués, pondérés par les risques associés.
Dans le cas de MPS, ce ratio fondrait de plus de 14,5 points pour tomber à -2,44% dans le scénario défavorable. C'est bien au-dessous de la barre symbolique des 5,5% fixée lors des précédents stress tests, en 2014. A 4,31%, l'irlandaise Allied Irish Banks ne passe pas non plus le seuil. S'ils sont au-dessus, une dizaine d'autres établissements affichent, malgré tout, des fragilités.
«Faire toute la lumière sur l'état du secteur»
C'est en particulier le cas de l'irlandaise Bank of Ireland, l'autrichienne Raiffeisen, l'espagnole Banco Popular, l'italienne UniCredit ou encore l'allemande Deutsche Bank, qui affichent un ratio inférieur à 8% dans le scénario de crise, contre 9,2 % en moyenne pour l'ensemble des banques. A l'inverse, les bonnes élèves suédoises sont toutes au-dessus des 14%. «Si nous reconnaissons l'importance des levées de fonds propres réalisées jusqu'à présent, ce n'est pas un bulletin de bonne santé, indique le président de l'ABE, Andrea Enria, dans un communiqué. Il reste des efforts à faire.»
De son côté, le ministre des finances français, Michel Sapin, s'est félicité des résultats des banques hexagonales, «aujourd'hui parmi les plus solides», selon lui. Les groupes Bpce, Crédit agricole, Crédit mutuel, La Banque postale, BNP Paribas et, dans une moindre mesure, la Société générale affichent des indicateurs corrects.
Les tests de résistance bancaire ont pris une importance majeure depuis la crise. Les Etats-Unis les ont renforcés dès 2008, avec un objectif : «faire toute la lumière sur l'état du secteur, avant d'entamer le grand ménage», rappelle Grégory Claeys, du think tank bruxellois Bruegel. Mais aussi éviter le scénario japonais, où, faute d'avoir dévoilé l'état réel de leur bilan après la crise des années 1990, les banques se sont transformées en «zombies» incapables de financer correctement l'économie.
«En Europe, où les ménages et surtout les entreprises empruntent pour l'essentiel auprès des banques, un tel scénario serait dramatique», souligne Daniel Gérino, président de la société de gestion Carlton Sélection. Mais quand l'ABE s'est, à son tour, lancée dans l'exercice, en 2010 et en 2011, elle a échoué à détecter les failles des établissements irlandais et grecs, pourtant au bord de l'explosion… Pour renforcer ce dispositif et rendre les stress tests plus crédibles, les dirigeants européens ont confié la supervision des principales banques de la zone euro à la BCE (130 en tout), en complément à l'action de l'ABE.
«L'Italie a trop attendu»
Avant d'entamer cette mission, la BCE a de nouveau «testé» les banques, en octobre 2014. Vingt-cinq avaient alors échoué. Treize avaient dû lever du capital frais dans la foulée. «Cet exercice a contribué à rétablir la confiance dans le secteur, et la BCE est devenue un superviseur crédible», juge Bruno Colmant, économiste en chef chez Degroof Petercam.
Mais les stress tests ne sont pas infaillibles pour autant. D'abord, parce que leurs résultats dépendent du scénario catastrophe établi. Or celui-ci peut difficilement prendre en compte tous les risques possibles, notamment politiques. De plus, les tests publiés vendredi concernent 51 banques seulement, contre 130 lors de ceux de 2014. «Aucun établissement portugais ou grec n'y est présent, alors que certains peuvent être une source de risque dans leur pays», regrette Jézabel Couppey-Soubeyran, spécialiste du secteur bancaire à Paris-I-Panthéon-Sorbonne.
Enfin, contrairement à 2014, les tests ne distinguent pas de gagnants ou de perdants et n'exigent pas de recapitalisation directe des banques dont la solvabilité est trop menacée dans le scénario noir. Les superviseurs décideront plus tard quelles recommandations faire à chaque banque en la matière.
Reste que les données publiées le 29 juillet confirment que, s'il va mieux, le secteur bancaire européen n'a pas encore tourné la page de la crise, en particulier en Italie. «Très fragmentés, les établissements de la Péninsule ploient sous 360 milliards d'euros de créances douteuses», rappelle Nicolas Véron, spécialiste de ces questions au Peterson Institute, à Washington. «Contrairement à l'Irlande ou à l'Espagne, qui ont nettoyé le bilan de leurs banques après la crise, l'Italie a trop attendu.»
M. C.
In lemonde.fr


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.