La crise économique mondiale continue à alimenter les débats et à être au centre d'intérêt des différentes rencontres internationales. Et pour cause, c'est toujours la tendance à la déprime sur les marchés en attendant la promulgation du plan de sauvetage de l'économie américaine. Un plan doté de 787 milliards de dollars, destiné à la réduction d'impôts, à la relance de la consommation et au financement de projets de construction et de rénovation d'infrastructures pour créer des emplois. Des plans de relance sont prévus ailleurs notamment en Europe où de nombreux pays sont en récession. C'est le cas des Pays-Bas où l'on s'attend à une baisse de 3,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2009, alors que le bureau fédéral néerlandais tablait sur une contraction de 0,75% il y a deux mois. Le déficit budgétaire devrait grimper à 3% en 2009 et 5,5% en 2010. C'est la même tendance en France, où le déficit public est aussi dans le rouge. «Il dépassera forcément 4,4% du produit intérieur brut en 2009», a indiqué le ministre du Budget Eric Woerth. Les secteurs frappés de plein fouet par la crise n'arrivent pas à redémarrer. En première ligne, on cite l'automobile. En Allemagne, par exemple, le constructeur haut de gamme Daimler a annoncé que des charges importantes allaient peser sur son résultat en 2009, après l'effondrement de 65% de son bénéfice net en 2008. Au Japon, le ministre des Finances, Shoichi Nakagawa, a démissionné après la polémique sur son ébriété présumée lors de la réunion du G7 samedi dernier à Rome. Cette démission a plombé la Bourse de Tokyo. Le Nikkei a achevé la séance en recul de 1,35%, donnant le ton d'une matinée morose sur les places européennes. Face à toutes ces incertitudes, les indices de sortie de crise tardent à se montrer. Au contraire, les prévisions sont de plus en plus moroses. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, cité par les agences, a, dans ce sens, indiqué que la sortie de crise au plan mondial n'est pas à attendre avant «début 2010 si on fait tout comme il faut», c'est-à-dire «aller jusqu'au bout du nettoyage du bilan des banques», qui ne «se met pas en place assez vite». Sinon, après une année 2009 «difficile», le marasme «va durer», a-t-il prévenu. En d'autres termes, l'accent devrait être mis sur l'assainissement des banques en premier lieu. S. I.