L'Instance de suivi et de concertation de l'opposition (Icso), issue du sommet de l'opposition de Mazafran du 10 juin 2014, s'est réunie, lundi dernier, au siège du parti Talaie el houriat (avant-gardes des libertés) d'Ali Benflis, à Alger. Cette rencontre a révélé les premières divergences au sein de ce conglomérat. L'Instance de suivi et de concertation de l'opposition (Icso), issue du sommet de l'opposition de Mazafran du 10 juin 2014, s'est réunie, lundi dernier, au siège du parti Talaie el houriat (avant-gardes des libertés) d'Ali Benflis, à Alger. Cette rencontre a révélé les premières divergences au sein de ce conglomérat. Les lignes de fractures qui se sont ouvertes entre les partis composant cette instance ont pour origine la participation ou non aux élections législatives. Ainsi, à l'issue de cette réunion, Sofiane Djilali a regretté le fait que ses camarades de l'Icso n'aient pas abordé la question du boycott des prochaines élections législatives. En des termes à peine voilés, le président de Djil Djadid a accusé ses partenaires politiques de «trahison», relevant que, parmi eux, des chefs de partis ont clairement affiché leur intention de faire leur entrée au gouvernement. Mais ces dissensions n'ont pas empêché l'Icso de produire, tard dans la soirée, un mémorandum intitulé «Recul des acquis démocratiques en Algérie». Le document fait évidemment un constat des plus amers de la situation politique, économique et sociale du pays, chargeant, sans concession, le pouvoir. Estimant d'emblée que le pays «traverse une situation particulièrement difficile», les membres de l'Icso indiquent qu'«à la confiscation de la souveraineté populaire qui a privé les Algériens de leur droit de choisir leurs représentants légitimes depuis l'indépendance du pays, s'est ajoutée, ces dernières années, une vacance du pouvoir dont les retombées se font sentir avec plus d'acuité et qui est la cause directe de la déliquescence des institutions de l'Etat». Parlant de «forces extraconstitutionnelles» qu'ils qualifient de «danger pour l'Etat», ils évoquent également «l'intrusion de l'argent douteux, dans la sphère politique» et la «corruption et la déprédation de l'argent public» qui sont «manifestes dans les scandales à répétition impliquant des membres de l'appareil politico-administratif, leurs proches et les clientèles du pouvoir sans qu'aucune institution ne réagisse». Dans le même document, un important chapitre a été réservé au «rétrécissement des libertés», notamment la liberté d'expression et d'opinion et les «atteintes aux droits des suspects et des prévenus». Le conglomérat politique revient également sur le «cadre électoral» mis en place. «Le nouveau régime électoral fait subir au pluralisme politique une profonde régression dans le sens où il est destiné à entretenir la domination factice des clientèles du régime politique en place», est-il expliqué. «La nouvelle loi sur le régime électoral laisse intactes les niches de la fraude», assure-t-on. Bien que ce soit une de ses premières revendications, l'Instance indépendante de surveillance des élections mise en place n'échappe pas aux critiques de l'Icso. Selon le document, la création de cette instance et le mode désignation de ses membres est «une pure dénaturation de la proposition de l'opposition appelant à une transition démocratique». «Ladite instance n'intervient ni dans la préparation ni dans l'organisation des élections alors même que c'est à ces deux niveaux que se met en place toute la logistique de la fraude», ajoute-t-on. A. B.