La découverte que viennent de réaliser Patrick Collombat et son équipe de l'unité 1091, Institut de biologie Valrose (Inserm/Cnrs/université de Nice-Sophia Antipolis), pourrait bien révolutionner la vie des malades souffrant de diabète de type 1. Cette maladie, qui affecte des personnes souvent dès le plus jeune âge, les oblige à s'injecter plusieurs fois par jour de l'insuline, hormone que leur pancréas ne sécrète plus. Ce traitement «palliatif» à vie, qui ne permet pas d'éviter de graves complications, sera-t-il bientôt remplacé par des compléments alimentaires ? Oui si l'on en croit leur travail publié dans la revue scientifique Cells. La découverte que viennent de réaliser Patrick Collombat et son équipe de l'unité 1091, Institut de biologie Valrose (Inserm/Cnrs/université de Nice-Sophia Antipolis), pourrait bien révolutionner la vie des malades souffrant de diabète de type 1. Cette maladie, qui affecte des personnes souvent dès le plus jeune âge, les oblige à s'injecter plusieurs fois par jour de l'insuline, hormone que leur pancréas ne sécrète plus. Ce traitement «palliatif» à vie, qui ne permet pas d'éviter de graves complications, sera-t-il bientôt remplacé par des compléments alimentaires ? Oui si l'on en croit leur travail publié dans la revue scientifique Cells. Certes, le diabète de type 1 représente moins de 10% des cas de diabète. Mais c'est le plus grave. Il apparaît en général assez tôt dans la vie, d'où le qualificatif de «juvénile» employé par le passé pour le différencier du diabète de type 2, alors dit de la maturité (mais qui se manifeste actuellement de plus en plus tôt, en raison du surpoids qui touche des populations de plus en plus jeunes). Au tout début, le diabète de type 1 ne provoque pas de symptôme, car le pancréas produit encore un peu d'insuline. Mais quand plus de 80% des cellules chargées de sécréter cette précieuse hormone - les cellules β pancréatiques - sont détruites, les symptômes apparaissent et il est trop tard pour agir. C'est pourquoi cela fait fort longtemps que des chercheurs tentent de les restaurer. L'équipe niçoise avait déjà montré qu'il était possible de recréer ces cellules bêta en modifiant génétiquement des cellules qui leur ressemblent : les cellules alpha productrices de glucagon. Mais c'était chez l'animal et il fallait trouver une autre méthode pour l'homme, car il n'était pas envisageable d'agir de cette manière sur le patrimoine génétique d'un être humain. Cette fois, l'équipe de Patrick Collombat a démontré que le même résultat pouvait être induit grâce au Gaba, un neurotransmetteur présent naturellement dans l'organisme mais aussi disponible sous forme de complément alimentaire. Les premières expérimentations réalisées chez la souris ont prouvé aux chercheurs qu'ils étaient sur la bonne piste : ce fameux Gaba induisait bien la régénération continue, mais contrôlée, des cellules alpha du pancréas et leur transformation en cellules produisant de l'insuline. «Les cellules ainsi générées sont fonctionnelles et peuvent soigner plusieurs fois un diabète induit chimiquement chez la souris», précise le communiqué de l'Inserm. Dans les îlots de Langerhans (où l'on trouve à la fois des cellules alpha et bêta) du pancréas humain, les chercheurs ont observé que, «après 14 jours de culture en présence de Gaba, le nombre de cellules alpha productrices de glucagon diminuait de 37% au profit d'une augmentation de 24% des cellules productrices d'insuline». Face à des résultats aussi prometteurs, des essais thérapeutiques vont être prochainement initiés. Nul doute qu'ils seront suivis de près par les malades et leur entourage. A. J. In lepoint.fr