Le Front des forces socialistes (FFS) annonce sa participation aux élections législatives, classe la «crise Halet», et rassure sa base militante en affirmant que «le FFS va bien et il le demeurera». Ainsi, le premier secrétaire du FFS, Abdelmalek Bouchafa, aux côtés des quatre membres du présidium, a tenu, hier au siège du parti, à Alger, une conférence de presse pour rendre public et expliquer la décision du parti de prendre part aux prochain rendez-vous électoral et mettre au clair ce qu'on a qualifié de «crise» au sein du FFS suite à la radiation de l'un de ses membre, Rachid Halet en l'occurrence. «Le FFS a décidé à l'unanimité de participer aux élections législatives», a déclaré le Conseil national dans sa résolution politique lue par M. Bouchafa. Pour expliquer cette décision, Mohand Amokrane Chérifi, membre de l'instance présidentielle du parti dira qu'«après que nous ayons initié des discussions avec la classe politique nationale, lors de la prochaine campagne électorale nous rendrons compte à la population de ce qu'est notre projet politique». Réitérant son appel aux citoyens, à la société civile et à tous les acteurs du changement pour la mobilisation autour du projet de reconstruction du consensus national, pour sortir le pays de «la crise dans laquelle le système l'a enfermé et de la dépendance étrangère dans laquelle il l'a engagé», le FFS compte, à travers cette participation, «exploiter la prochaine campagne électorale pour présenter ce projet et approfondir le débat dans l'espace public, en tirant profit de l'accès aux médias durant cette campagne, en vue de sensibiliser les citoyens sur l'intérêt d'y adhérer et de partager cette initiative dans les associations, les entreprises, les universités, les villages et les quartiers, pour créer une dynamique citoyenne en mesure de l'imposer pour changer rapidement et radicalement le système en refondant l'Etat sur la base du droit et des principes démocratiques». «Le FFS est un parti démocratique qui lutte depuis des lustres contre l'impunité du pouvoir qui a ruiné notre pays. Dans les instances du parti, quand quelqu'un commet une erreur politique, on essaye de régler la situation à l'amiable, sinon il y a des instances habilitées pour examiner son dossier. De ce fait, personne ne bénéficie jamais de l'impunité», a déclaré Aziz Baloul, membre de l'instance présidentielle qui a rappelé que Rachid Halet a été invité à trois reprises par la commission de règlement des conflits et a refusé de se présenter. «M. Halet nous a déjà quitté quand nous avons essayé de faire le premier consensus en 1996 à Sant' Egidio. Dix ans après, nous nous sommes dit qu'il était nécessaire de le ramener», a-t-il dit. Malheureusement, a-t-il regretté, «je suis arrivé à une conclusion : un repenti reste un repenti. Il a préféré ignorer la collégialité. Il a fait comme il a voulu et la sanction était celle-là», a-t-il ajouté. Rachid Halet avait, lors d'une de ses déclarations à la presse, accusé ses camarades du Présidium de vouloir «monnayer leur soutien à l'occasion de la succession du chef de l'Etat en 2019». M. Baloul lui répond et l'accuse d'appartenance à des cercles occultes. «M. Halet, je pense qu'il a eu des confidences de cercles occultes auxquels il est affilié. Parce que pour savoir qu'on a eu des accords avec le pouvoir, il faut être initié. Il a des contacts quelque part qui lui ont dit ça», a-t-il argué. Par ailleurs, M. Bouchafa a abordé, au cours de sa conférence de presse, la situation des droits de la personne humaine dans notre pays. Le premier secrétaire du FFS fera le constat que «2016 était une année noire pour les droits socioéconomiques, le droit de rassemblement et de manifestation». Il accuse, non sans ironie, le pouvoir «d'innover» dans ses techniques de répression et de confiscation des libertés démocratiques, dénonçant «les intimidations dont sont victimes plusieurs de ses camarades militants de la fédération de Ghardaïa». «Se basant sur le constat alarmant de la situation du pays, marquée par le statu quo politique, la paupérisation du pays et une gouvernance illégitime, corrompue, et incapable de résoudre la crise multidimensionnelle qui frappe le pays, autant de facteurs qui menacent la stabilité, l'unité et la souveraineté nationale», le Conseil national du parti, qui s'est réuni vendredi dernier, considère que «seule la reconstruction du consensus national permettra de mettre fin à ce régime responsable de cette situation et d'ouvrir de nouvelles perspectives visant à instaurer l'Etat de droit, la démocratie et le développement durable, restaurer les droits politiques, économiques, sociaux et culturels des citoyens, améliorer les conditions de vie et de travail, préserver l'emploi et le pouvoir d'achat, améliorer la qualité des services publics, défendre le secteur public». A. B.