Une voiture piégée a frappé à Istanbul un car de transport des forces anti-émeute près du stade de l'équipe de football turque de Besiktas et un kamikaze s'est ensuite fait exploser au milieu d'un groupe de policiers. Une trentaine de personnes ont été tués dans les deux déflagrations. Le gouvernement turc soupçonne le PKK kurde comme instigateur de l'attaque. Au moins 38 personnes, pour la plupart des policiers, ont été tuées et 166 autres blessées, samedi 11 décembre dans un double attentat qui a frappé le cœur d'Istanbul. Pour le gouvernement, les premiers éléments désigneraient le PKK kurde comme instigateur de l'attaque. Une voiture piégée a frappé un car de transport des forces anti-émeute près du stade de l'équipe de football de Besiktas et un kamikaze s'est ensuite fait exploser au milieu d'un groupe de policiers dans un parc voisin. Une trentaine de policiers et plusieurs civils, ont été tués dans les deux déflagrations qui se sont produites à 45 secondes d'intervalle. Les explosions se sont produites après le départ des supporteurs ayant assisté au match qui opposait samedi soir Besiktas à Bursaspor à la Vodafone Arena. Pour les autorités turques il s'agit d'une «attaque terroriste qui visait clairement les forces de police antiémeute». Ce double attentat a frappé un quartier touristique d'Istanbul, situé entre l'emblématique place Taksim et l'ancien palais de Dolmabahçe, sur la rive européenne de cette mégalopole déjà visée par plusieurs autres attentats cette année. Le ministre de l'Intérieur a annoncé que 10 personnes avaient été placées en garde à vue en lien avec ce double attentat, qui n'a pas été revendiqué. Le chef du gouvernement a dénoncé une «attaque qui vise l'unité, la solidarité et la fraternité de notre pays». Le président Tayyip Erdogan a affirmé que la Turquie : «Que ma nation et mon peuple en soient assurés : nous lutterons jusqu'au bout contre cette malédiction qu'est le terrorisme», a déclaré Erdogan. «Nous n'allons pas laisser (cet attentat) impuni. Ils paieront un lourd tribut», a poursuivi le chef de l'Etat turc. Selon l'agence de presse gouvernementale Anadolu, le parquet antiterroriste d'Istanbul a ouvert une enquête sur les explosions. La Turquie est la cible de nombreuses attaques liées à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou attribuées au groupe Daech, attaques qui ont notamment frappé Istanbul et Ankara. Le PKK et une organisation dissidente connue sous le nom de TAK s'en prennent régulièrement à des cibles de la police. Deux précédents attentats contre des cars de la police ont fait des dizaines de morts cette année à Ankara. A Istanbul, quatre touristes ont été tués et 36 personnes blessées en mars sur la célèbre avenue Istiklal, dans un attentat-suicide revendiqué par Daech. Les autorités ont également affirmé que les extrémistes étaient derrière l'attentat qui avait fait 47 morts en juin à l'aéroport Atatürk d'Istanbul. La Turquie a déclenché en août une offensive sur le sol syrien dans les zones kurdes considérée comme illégale par le gouvernement syrien. Le rôle ambigu joué par Ankara dans la tragédie syrienne depuis bientôt six années semble avoir des répercussions sur le sol turc jusqu'à toucher la ville emblématique d'Istanbul d'habitude relativement épargnée. R. I.