Talaie El Houriyet ne participera pas aux élections législatives. La décision a été prise par le Comité central (CC) du parti qui a tenu, hier à Zeralda, sa 3e session. Intervenant à l'issue de la réunion, le président du parti, Ali Benflis, a salué la décision du CC en déclarant que «notre parti ne témoignera donc pas que cette échéance électorale est une échéance normale dans un pays normal [...]. Notre parti ne participera pas à la prochaine échéance législative mais il ne restera pas les bras croisés [...]. Nous ne prendrons pas un congé politique et nous continuerons à investir le champ politique avec la même force et la même détermination» pour dire des vérités aux citoyens. Talaie El Houriyet ne participera pas aux élections législatives. La décision a été prise par le Comité central (CC) du parti qui a tenu, hier à Zeralda, sa 3e session. Intervenant à l'issue de la réunion, le président du parti, Ali Benflis, a salué la décision du CC en déclarant que «notre parti ne témoignera donc pas que cette échéance électorale est une échéance normale dans un pays normal […]. Notre parti ne participera pas à la prochaine échéance législative mais il ne restera pas les bras croisés […]. Nous ne prendrons pas un congé politique et nous continuerons à investir le champ politique avec la même force et la même détermination» pour dire des vérités aux citoyens. Déjà, le ton était donné à l'ouverture des travaux de la réunion. M. Benflis a fait une intervention dans laquelle il rappelle que le CC a été destinataire, il y a quelques semaines, de quatre rapports élaborés par le bureau politique de Talaie El Houriyet dont les deux premiers portant sur la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays ainsi que les conditions politiques, juridiques et institutionnelles dans lesquelles sont appelés à intervenir les prochains rendez-vous électoraux (les deux autres concernent la situation interne et l'activité du parti). Après avoir longuement commenté ces rapports, en égratignant le pouvoir et sa politique, M. Benflis rappellera les objectifs majeurs du parti, avant d'aborder l'actualité et les questions de l'heure. Qualifiant la situation que vit le pays de grande crise du système politique national, le président de Talaie El Houriyet dira que «le mal profond dont souffre notre pays étant connu, nous nous serions attendus à ce que le régime politique en place nous propose un remède adapté à sa gravité. Or, ce qu'il nous propose c'est un placebo et ce placebo s'appelle les élections […] que l'on s'échine à nous présenter comme une opération normale devant se dérouler dans un pays en situation normale», indique M. Benflis dans le compte-rendu de son intervention rendue publique, hier. Aussi, invitera-t-il les membres du CC à décider lors de leur session de la position du parti quant à l'échéance législative à venir, sur la base d'un rapport du secrétariat national sur les conditions politiques, juridiques et institutionnelles dans lesquelles aura lieu la prochaine échéance électorale. Ce rapport «explique le sens de ces élections dans le contexte de l'impasse politique actuelle. Il examine leurs implications sur cette impasse politique. Par ailleurs, ce rapport traite des enjeux de ces élections pour notre parti, de même qu'il traite de leur impact sur son action politique […], lève le voile, faits et chiffres à l'appui, sur le contenu des deux lois organiques portant respectivement sur le régime électoral et sur ce qui est appelé abusivement la ‘‘Haute instance indépendante de surveillance des élections''», dira M. Benflis. Mais avant de laisser le CC prendre sa décision quant à la participation ou non de Talaie El Houriyet aux prochains rendez-vous électoraux, M. Benflis demandera aux membres de cette instance de bien vouloir répondre à 7 questions qui devraient guider leur choix : «A quoi servent de vraies élections dans de vrais Etats démocratiques et à quoi servent-elles dans notre pays ? Ces élections sont-elles destinées à constituer un tournant dans la réhabilitation de la citoyenneté véritable et du respect du jugement du peuple souverain ou ne seront-elles qu'une autre étape banale dans la perpétuation du déni de citoyenneté et de la confiscation de la volonté populaire ? Ces élections s'inscrivent-elles dans la trajectoire impérative de la modernisation de notre système politique ou ne servent-elles qu'à lui donner un autre sursis et un nouveau souffle ? Ces élections rapprochent-elles l'heure de l'édification de l'Etat de droit ou l'éloignent-elles et la diffèrent-elles une fois encore ? Ces élections donneront-elles à la République les institutions légitimes et représentatives dont elle a un besoin vital ou ne seront-elles qu'une autre occasion manquée perpétuant le règne de l'illégitimité et de la non représentativité et amplifiant la perte de crédit de nos gouvernants ainsi que la défiance profonde qu'ils suscitent auprès des gouvernés ? Ces élections participent-elles d'une volonté réelle de prise en charge de l'impasse politique, de la crise économique et de la montée des tensions sociales ou ne sont-elles qu'un artifice pour les occulter et détourner l'attention prioritaire qui devrait leur être accordée ? Enfin, ces élections sont-elles véritablement l'instrument du changement et du renouveau auxquels notre peuple aspire du plus profond de lui-même ou ne sont-elles que la même source d'où continueront à puiser la stagnation et l'immobilisme ravageurs dont souffre notre pays ?» La réponse du CC était fortement suggérée. H. G.