De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le Complexe moteurs-tracteurs (CMT) compte actuellement 1 136 travailleurs. Un nombre qui a nettement régressé puisqu'en 2004 on en comptait près de 1 796. La production a nettement dégringolé avec plus de 800 tracteurs en moins dans la période s'étalant de 1999 à 2007. C'est pourquoi la sonnette d'alarme a été tirée en 2008 ! Selon des sources concordantes, la production demeure inerte faute d'un marché, voire d'une demande, ce qui engendre des stocks sans preneur, alors qu'en 2004 l'indice reflétait une valeur somme toute hors des voyants rouges (172,5). Cela permettait à l'entreprise de s'autofinancer. C'est dire que le Complexe moteurs-tracteurs de Oued Hamimime se porte mal. Il vit une crise latente qui risquerait de «geler» encore sa production sans un coup de starter effectif provenant «exceptionnellement» des pourvoyeurs de fonds appelés spécialement à réformer la conception des études de marché au niveau de ce complexe. Si un crédit d'une valeur de 1 milliard de dinars a été octroyé dernièrement à cette société, il n'en demeure pas moins que les appréhensions restent affichées chez certains responsables quant à la «bonification». «Avec des taux d'intérêts fort élevés, on ne serait pas sorti de l'auberge», s'inquiète un cadre. Quelle alternative susceptible de redorer les tracteurs du complexe ? La réponse réside dans la promesse à demi-teinte lâchée dernièrement par le ministre de l'Industrie et du Développement des investissements, lors de sa visite à cette usine. On comprend que le département ministériel veut à tout prix relancer cette unité dans le cadre du plan de «sauvegarde» présenté devant le gouvernement. C'est toute une nouvelle stratégie qui s'impose pour sauver le CMT, s'accordent à dire des spécialistes. «En réalité, l'usine fait mal tourner sa marchandise faute d'un procédé marketing à la dimension de sa production.» Qu'en est–il de sa production principale ? S'étalant sur une superficie de 60 ha, l'entreprise assure, selon le directeur, toutes les activités de production et de soutien. Son capital social de 5 300 000 000 DA lui a permis d'exceller dans une activité principale, celle de la fabrication de tracteurs de 68 à 100 ch et celle des moteurs diesel de refroidissement par air destinés, notamment, à l'agriculture. De plus, le complexe produit un éventail de trois tracteurs de deux types de moteurs diesel (FL 912). En matière de «création», en 2004, l'entreprise est parvenue au montage de nouveaux produits (5,80, 150 ch en collection CKD). Il faut savoir que les tracteurs fournis disposent de différentes puissances allant de 68 à 100 ch. S'agissant de sa seconde production, le CMT réalise des moteurs (modulaires) prisés par les divers équipements industriels comme les camions, les engins de travaux publics, les moissonneuses -batteuses et les pompes d'irrigation. En matière d'exportation, un coup de frein aura verrouillé les tracteurs en 2005. Depuis cette date, l'usine bat de l'aile alors qu'elle s'est imposée depuis 1985 par l'exportation de tracteurs et de moteurs à destination de plusieurs pays arabes (Libye, Tunisie, Maroc, Irak), africains (Mozambique, Zimbabwe) et européens de l'Est (Croatie, Serbie). «Nous sommes en pourparlers avec le Soudan et le Zimbabwe pour une éventuelle exportation. A cet effet, nous leur avons exposé des prototypes. On espère que cela va aboutir pour permettre un nouvel essor international du CMT», a indiqué un responsable. Soit une seconde bouffée d'oxygène tant espérée par les acteurs de cette unité qui croisent leurs doigts en attendant une manne providentielle pour relooker leur mode de «commercialisation». Le CMT a été créé, en 1997, suite à la restructuration de l'ENMPA. La réalisation du complexe a été l'œuvre du constructeur allemand DIAG selon la forme «produit en main» pour la fabrication de tracteurs agricoles et de moteurs diesel pour différents usagers. Polyvalent, voire complémentaire dans sa chaîne de production, le complexe regroupe 4 ateliers distincts : fonderie, usinage, tôlerie et forge montage. Ils sont appuyés par un atelier de fabrication et de réparation d'outillages ainsi qu'une direction de maintenance des équipements. Les fonctions de gestion ainsi que la sécurité de l'entreprise sont assurées par des structures centrales. Le CMT est une EPE/SPA faisant partie du portefeuille de la SGP/equipag. En définitive, la protection de ce pôle mécanique passe inéluctablement par un nouveau souffle «relookant» son mode de marketing, jugé faible et qui a toujours pris le dessus sur les produits proposés.