Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohammed Barkindo, prévoit un retour à la stabilité sur les marchés du pétrole en 2017. M. Barkindo se trouve à Caracas pour sa deuxième réunion en deux mois avec le président du Venezuela, Nicolas Maduro. «Nous restons convaincus (...) qu'avec la mise en œuvre intégrale et dans les délais de cette décision historique entre nous et les pays hors Opep, la situation de nos économies en 2017 va s'améliorer énormément», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avec le Président vénézuélien. D'après lui, la stabilité du marché pétrolier, «sera rétablie durablement dans l'intérêt des producteurs, des consommateurs et de l'économie mondiale.» Pour rappel, dans le cadre d'un accord conclu fin 2016, l'Opep, la Russie et d'autres pays producteurs non-Opep ont décidé de réduire leur production de près de 1,8 million de barils par jour (bpj) au total, à partir de janvier 2017. Le Président du Venezuela a espéré que l'accord contribuerait à relever le prix du panier de référence du pétrole brut de son pays à 60 dollars le baril au premier semestre et à 70 dollars par la suite. L'organisme français de recherche IFP Energies nouvelles (IFP EN) estime lui que le pétrole devrait se stabiliser entre 50 et 60 dollars le baril cette année si la limitation de la production est respectée, mais une reprise rapide de la production américaine d'hydrocarbures de schiste pourrait à nouveau peser sur le marché. L'IFP EN a établi deux scénarios de prix pour le baril d'or noir en 2017, a expliqué son président, Didier Houssin, lors d'une conférence de presse. Le premier consiste en un scénario «haut» entre 50 et 60 dollars le baril, une situation qui prévaut actuellement et suppose «un bon respect» de l'accord conclu fin novembre par l'Opep et d'autres pays producteurs pour limiter leur production et permettre aux cours de se redresser, après une chute liée à un excédent d'offres depuis mi-2014. L'Opep s'est fixée un objectif de production de 32,5 mbj pour six mois à compter de janvier, tandis que ses pays partenaires devraient réduire leur production de 558 000 barils par jour. Ces efforts sur la production font suite à une précédente stratégie d'inondation du marché pour concurrencer le pétrole de schiste américain. «Le scénario bas est lié à une reprise plus rapide de la production américaine (de pétrole de schiste) et on pourrait revenir à des niveaux de 40 à 50 dollars», a détaillé M. Houssin, tout en soulignant que l'impact de la remontée des prix sur cette production demeurait «la principale incertitude aujourd'hui». Malgré les gains de compétitivité réalisés en période de vache maigre et la reprise des forages fin 2016, «le rythme de croissance de la production risque de se heurter à un certain nombre de goulots d'étranglement» comme la capacité à remobiliser du personnel après des licenciements massifs et une situation de quasi plein emploi ou l'indisponibilité d'appareils de forage, a-t-il précisé. Si le baril se situe dans la fourchette haute, les investissements en exploration-production devraient croître de 5% à 415 milliards de dollars en 2017, après deux années de forte baisse liée à la faiblesse de l'or noir, selon l'IFP EN. Les prix du pétrole remontaient hier en cours d'échanges européens, les investisseurs profitant de l'accès de faiblesse du dollar alors que les membres de l'Opep ne cessent d'assurer le marché qu'ils limitent leur production. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 56,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 77 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour le contrat de février gagnait 84 cents à 53,21 dollars. B. A. /Agences