Jeune scout musulman, puis infirmier dans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN), le défunt soignait les blessés parmi les Moudjahidine, avant d'intégrer à la fin des années 1950 la troupe artistique du Front de libération nationale dirigée par Mustapha Kateb Le monde de la culture perd l'un de ses doyens, Djaffar Bek, un des pionniers du sketch et du music-hall en Algérie est décédé, dans la matinée d'hier, à l'âge de 90 ans, à l'hôpital de Zeralda à Alger, des suites d'une longue maladie, a annoncé l'APS selon une source hospitalière. Né à la Casbah d'Alger en 1927, Djaffar Bek, de son vrai nom Abdelkader Cherrouk, comédien chansonnier et humoriste a commencé sa carrière à la fin des années 1950. Il a écrit et joué plusieurs sketchs et composé nombre de chansons comiques, affichant son éternelle conviction que le rire était un moyen efficace d'éducation à la citoyenneté. Jeune scout musulman, puis infirmier dans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN), le défunt soignait les blessés parmi les moudjahidine, avant d'intégrer à la fin des années 1950 la troupe artistique du Front de libération nationale dirigée par Mustapha Kateb. Avec la troupe du FLN, Djaffar Bek avait d'abord incarné des rôles dramatiques dans des pièces de théâtre dédiées à la lutte pour l'indépendance à l'instar de «Les enfants de novembre» et «El Khalidoun» (les éternels) notamment, avant de rejoindre la Radio et la Télévision nationales le 28 octobre 1962. Interprète de plusieurs de ses sketchs, à l'instar de «El Birokratiya» (la bureaucratie), le défunt a également créé des émissions radiophoniques et télévisuelles dont «El Bachacha» (gaîté et sourire) et «Minkoum wa Ilaykoum . Parmi les nombreuses chansons à son actif, «Hayya ya De Gaulle», « Eddinaha », «a djelloul Er'Rock'n'Roll», «Alif el Ba et'Ta», «Maskine Elli makrach», «Sid Ech'Cheikh», «Ana Mellit», et bien d'autres encore. Djaffar Bek, a été hospitalisé au début de cette année, suite a la dégradation de son état de santé. La nouvelle avait circulé sur les réseaux sociaux, suivi d'un mouvement de solidarité et d'indignation face à la passivité des responsables. Suite à cela le ministre de la Culture, Azzedinne Mihoubi, avait rendu visite à l'artiste hospitalisé et avait assuré sa famille et ses proches du soutient de la tutelle. Une dizaine de jours plus tard, l'état de l'artiste s'aggrave et il tombe dans le coma. Avec la disparition de cette grande figure du music-hall algérien c'est tout un pan de la mémoire de la culture algérienne qui disparait. Heureusement que de nombreuses rediffusions à la télévision algérienne des sketches devenus mythiques, ainsi, qu'une émission d'une heure consacrée à un portrait et à une interview de Djafer beck où il confie de nombreuses anecdotes sur son parcours de militant et d'artiste réalisée par l'Entv a également été diffusée sur le petit écran. Sa mémoire est également préservée pour les nouvelles générations, avec la diffusion sur Internet de nombreux de ses sketchs et opérettes mythiques ainsi que l'émission qui lui a été consacrée. Le regretté artiste, Djaffar Bek a été inhumé, hier après-midi à Alger, au cimetière de Oued Rommane, en présence d'une nombreuse foule d'admirateurs venus l'accompagner à sa dernière demeure, un ultime hommage à l'artiste. S. B./APS