Les spécialistes sont en phase à ce sujet : l'accord Opep d'Alger sur la limitation de la production va continuer de porter ses fruits en 2017. Il devrait permettre aux réserves des pays riches de poursuivre leur baisse. Il est désormais évident que les réserves commerciales de l'Ocde ont commencé à reculer au quatrième trimestre de 2016, et il est attendu qu'elles continuent de baisser durant l'année en cours. Le nouveau SG de l'Organisation des pays producteurs a en effet de sérieux motifs de satisfaction, lui qui déclare que l'accord d'Alger «lie des membres de l'Opep et des pays qui n'en font pas partie, et malgré cela, nous avons réussi à nous allier et à donner tort aux sceptiques». Selon Mohammed Barkindo, les pays de l'Opep, qui respectent actuellement à 90% l'objectif fixé entre 32,5 et 33 mbj, vont chercher à dépasser ce seuil, ce qui est en soi une autre bonne nouvelle. Mais il y a toutefois un bémol, car malgré le haut niveau d'adhésion à l'objectif de réduction, les réserves mondiales sont encore bien au-delà de leur moyenne des cinq dernières années. Mais en attendant que les producteurs Opep et hors Opep fassent mieux en termes de baisse, les prix du pétrole montaient mardi en cours d'échanges européens, portés par un regain d'optimisme des investisseurs sur la capacité de l'Opep à limiter sensiblement l'offre mondiale de l'or noir. C'est ainsi que le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en avril valait 57,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,04 dollar par rapport à la clôture de lundi. Et dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI), pour les contrats de mars, gagnait 95 cents par rapport à la clôture de vendredi, à 54,35 dollars, son niveau le plus fort depuis début janvier. Et dans la série des bonnes nouvelles, il faut compter aussi la diminution de la production saoudienne en décembre de 225 000 barils par jour, selon des chiffres officiels qui confirment l'idée que l'accord de l'Opep pour réduire la production est réellement respecté. L'Opep s'est mise d'accord fin 2016 avec d'autres producteurs n'appartenant pas à l'Organisation pour réduire la production afin de faire face à une situation de surabondance de l'offre qui a fait plonger les prix de manière drastique depuis juin 2014. Cependant, la tendance haussière actuelle doit être quelque peu pondérée. Elle doit l'être du fait même que les investisseurs spéculatifs jouent un rôle non négligeable dans la hausse actuelle des cours. Les prises de position, très optimistes, des uns et des autres qui parient beaucoup sur une poursuite de la hausse, ont augmenté ces derniers jours. Et ces positions sont, selon les analystes, à des niveaux très élevés. Ne pas perdre de vue donc l'idée que dans un marché porté quand même par la spéculation, tout retournement d'opinion et les ventes qui en découleraient provoqueraient de nouveau une baisse des cours. Sans oublier d'autres risques liés aux Etats-Unis où les réserves de brut sont à des plus hauts historiques, et où le nombre de puits de forage en activité continue de grimper et où la production de pétrole de schiste s'accroît. N. K.