Dans un contexte de crainte sur le non-respect de l'accord conclu le 30 novembre dernier à Vienne, en Autriche, entre les membres de l'Opep, le secrétaire général du cartel Mohammed Barkindo s'est montré rassurant en disant que le contrat est en phase d'application. Outre les membres de l'Opep, d'autres pays producteurs de pétrole ont accepté d'adhérer à la politique de baisse de la production dans l'objectif de faire tomber les prix du brut. Dans ce sens, le SG de l'Opep a déclaré à l'agence Reuters : «Je reste confiant… que les engagements et les ambitions des 24 pays Opep et non-Opep sont restées les mêmes depuis l'annonce de l'accord de la baisse de production. Plusieurs rencontres ont, depuis, eu lieu et tous versent dans le sens de cet accord historique qui sera appliqué à la lettre». Dans ce sens, le plus gros producteur de l'Opep, l'Arabie saoudite, ainsi que le Koweït, ont annoncé jeudi dernier avoir baissé leur production plus que été prévu. Autre élément clé dans cette équation de baisse de la production, l'Irak a également rassuré qu'il a réduit sa production et ses exportations, et ce, en parfaite conformité avec les décisions de l'Opep. Pour statuer si oui ou non l'accord a été respecté, Barkindo a estimé qu'il était trop tôt de le savoir, en précisant qu'une rencontre aura lieu le 22 janvier prochain. A la question de savoir si l'accord de gel sera prolongé au-delà des six mois prévus, le Secrétaire général de l'Opep dit que la réponse sera connue le 25 mai prochain lors de la réunion à Vienne des ministres du Pétrole de l'Opep auxquels vont se joindre des non-Opep. Pour prendre une quelconque décision, les ministres vont prendre en considération un certain nombre de paramètres dont le niveau d'application de l'accord, voir du côté de l'offre et de la demande ainsi que des niveaux des stocks. En berne ! En attendant de faire le bilan de la mise en application de l'accord de l'Opep, les cours du pétrole reculaient avant-hier en fin d'échanges européens, finissant la semaine en baisse alors que les marchés s'inquiètent de la demande chinoise dans les mois à venir. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 55,66 dollars en fin d'après-midi sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 34 cents par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de février cédait 44 cents à 52,57 dollars. Les cours de l'or noir reculaient avant-hier, effaçant une partie du rebond des deux dernières séances et reculant sur la semaine, alors que les investisseurs semblent bien plus prudents en 2017 qu'ils ne l'étaient en 2016. «Alors que les promesses de l'Arabie saoudite et de l'Irak de réduire leur production avaient permis aux prix de s'envoler jeudi, les informations sur une surabondance de brut en Chine ont tempéré la hausse des prix à l'approche du week-end», a expliqué Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. «La demande chinoise a augmenté, mais il semblerait que les achats de grandes quantités de brut sont pas en ligne avec la capacité des raffineries chinoises, et il semblerait qu'il faille un certain temps pour effacer cette surabondance», a-t-il ajouté. Alors que la demande mondiale connaît une croissance faible, les pays producteurs tentent de rééquilibrer le marché en limitant leur production. «Le ministre de l'Energie d'Arabie saoudite, Khaled al-Faleh, a indiqué que le royaume produit actuellement moins de 10 millions de barils par jour, son plus bas niveau d'extraction depuis 22 mois, et en deçà de son objectif de 10,06 millions de barils par jour», ont commenté les analystes de JBC Energy. «Il faut désormais se préparer à une nouvelle série d'annonces à la presse en fin de semaine prochaine, car les pays de l'Opep et la Russie, en charge de surveiller l'application de l'accord de limitation de la production, vont se réunir à Vienne», a prévenu Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.