Le nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi, semble ne pas vouloir perdre du temps, conscient qu'il est qu'il n'en a pas vraiment, sachant que l'équipe nationale n'avait pas de coach et que le football était dans une situation lamentable dans notre pays. C'est tout naturel que le nouveau patron de la FAF veuille agir vite, notamment en raison de l'urgence de certaines questions comme la nomination d'un nouveau sélectionneur pour l'équipe nationale à un moment où les éliminatoires de la Coupe du monde 2018 ont été mal entamées par les Fennecs. Zetchi semble vouloir apporter un profond changement dans la politique de la FAF, et c'est ce qui est attendu de lui après des années de bricolage encouragées par l'aisance financière. Aujourd'hui, il s'agit d'accompagner le nouveau président de la fédération et de le soutenir dans son action. La réforme qu'il est appelé à mener doit réussir si l'on ne veut pas tomber dans une longue crise qui nous mènera vers les bas fonds du classement sur le plan continental. Il n'est pas question ici de juger Kheireddine Zetchi, ni en mal ni en bien mais les Algériens, particulièrement les amoureux du football ont une idée sur ce que pourrait faire le successeur de Mohamed Raouraoua. Ils ont une idée parce qu'ils savent ce que Zetchi a fait de son club du Paradou. Ce club qui s'avère être une véritable école de football qui a fourni des joueurs aux clubs de l'élite. Si Zetchi a compris au niveau de son club l'importance cruciale du volet formation, il ne manquera pas, en tant que président de la FAF, de réparer cette tare de cette instance footballistique qui a négligé cet aspect alors qu'il est la base de toute politique sportive. C'est la formation qui va renforcer les effectifs des clubs. C'est la formation qui va relever le niveau du football national, particulièrement celui du championnat qualifié pompeusement de professionnel. Et c'est ce qui va permettre à ce championnat d'alimenter en joueurs l'équipe nationale qui dépend pour l'instant des différents championnats européens, mais surtout des centres de formation français. Le président de la FAF ne pourra faire face tout seul à cette grosse lacune et les Algériens ne savent pas s'il est bien entouré au sein du bureau fédéral d'abord ensuite tout autour de cette instance. Les pouvoirs publics à travers notamment le ministère de la Jeunesse et des Sports devraient apporter un soutien franc à Kheireddine Zetchi s'il se lance dans la réhabilitation de la formation sur la scène footballistique. Le ministre du secteur El Hadi Ould Ali a, semble-t-il, soutenu Zetchi dans sa course vers la présidence de la FAF et il devrait aujourd'hui le soutenir dans son action pour le développement du sport-roi qui nécessite une grande énergie et de grands moyens. Surtout, le ministre de la Jeunesse et des Sports devrait arrêter de gaspiller son énergie en dehors de son secteur et aller vers une généralisation de la réforme sportive. Cela en encourageant les autres fédérations sportives à faire comme leur homologue du football et privilégier le volet de la formation pour aller de l'avant dans le développement des différentes disciplines sportives. C'est ainsi que l'on pourra espérer avoir un secteur sportif majeur et compétitif. C'est ainsi que l'on pourra être compétitif en Afrique pas uniquement avec des équipes nationales préfabriquées, mais aussi et surtout avec des clubs forts et professionnels. M. B.