Un attentat-suicide a fait au moins 22 morts, dont plusieurs enfants, et 59 blessés à l'issue d'un concert pop lundi soir à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière visant le Royaume-Uni depuis douze ans. L'auteur de l'attaque est mort en faisant détoner un engin explosif, selon la police qui évoque un «acte terroriste». La puissante explosion a eu lieu dans le foyer de la Manchester Arena, une salle de 20 000 personnes, à la fin du concert de la chanteuse américaine Ariana Grande. La ministre de l'Intérieur Amber Rudd a dénoncé une «attaque barbare visant délibérément parmi les plus vulnérables de notre société : des jeunes et des enfants sortis pour aller voir un concert pop». L'explosion a provoqué des scènes de panique dans la salle de concert, mais aussi dehors, où des parents attendaient la sortie de leurs enfants. La Première ministre britannique Theresa May a condamné «une attaque terroriste épouvantable» exprimant sa sympathie aux familles des victimes. Theresa May et son rival travailliste Jeremy Corbyn ont décidé de suspendre «jusqu'à nouvel ordre» leur campagne en vue des élections législatives du 8 juin. La Première ministre britannique a annoncé que les enquêteurs pensaient avoir identifié l'homme qui s'est fait exploser. La police ignore en revanche si l'homme a agi seul ou avec l'aide d'un groupe organisé, a-t-elle ajouté à l'issue d'un conseil de sécurité qui s'est tenu au 10 Downing Street. Theresa May, qui a indiqué que de nombreux blessés étaient «entre la vie et la mort», soulignant qu'il ne faisait aucun doute que la Royaume-Uni était confronté à une «attaque terroriste sans pitié», l'une des pires de son histoire. «Tous les actes de terrorisme sont des attaques lâches, mais cette attaque relève d'une lâcheté épouvantable et écœurante», a-t-elle dit. Elle a confirmé qu'un seul individu avait actionné une charge explosive à la sortie du concert dans la Manchester Arena, une salle qui revendique le statut de plus grande salle de concert d'Europe. «La police et les services de renseignement pensent connaître l'identité de l'assaillant mais ne peuvent confirmer son nom à ce stade», a précisé Mme May. Selon la police des transports de Manchester, l'explosion s'est produite dans le foyer du stade qui abrite la salle de concerts. Dans la salle même, c'était la panique totale, selon les témoins. Hier, de nombreux parents étaient toujours à la recherche de leurs enfants, alors qu'une structure d'accueil a été mise en place au stade de football de Manchester City pour apporter un soutien aux victimes et aux proches. L'attentat s'est déroulé deux mois jour pour jour après celui de Londres qui avait fait 5 morts, lorsqu'un homme avait foncé dans la foule avec un véhicule et poignardé un policier avant d'être abattu, près du Parlement. En juillet 2005, une série d'attentats-suicide avaient fait 56 morts, dont les quatre kamikazes, et 700 blessés dans les transports londoniens. Un groupe se réclamant d'Al-Qaïda avait revendiqué les attaques. M. B./Agences