Le service britannique interne de renseignement, le MI5, enquête sur sa non-prise en compte de précédentes mises en garde relatives au kamikaze qui a tué, lundi dernier, 22 personnes à Manchester, a rapporté, hier, la presse britannique. Le MI5, qui avait été alerté 5 fois depuis janvier dernier sur les intentions extrémistes de Abedi, a ouvert une enquêtes urgente pour connaître les raisons qui ont fait que ces alertes n'avaient pas été prises en compte, relève le Evening Standard. Les enquêtes visent à identifier les erreurs qui auraient été faites, souligne le journal. L'information selon laquelle les services de sécurité avaient été avisés sur les penchants extrémistes d'Abedi a été relevée par certains médias britanniques, au lendemain de son identification. Selon le journal le Mail, Abedi était sous surveillance des Etats-Unis depuis la mi-2016. "Au début de l'année 2017, le FBI avait alerté le MI5 qu'Abedi appartenait à un groupe terroriste basé à Manchester et envisageait une attaque terroriste au Royaume-Uni", souligne le Mail. Il ajoute qu' "après cette alerte, Abedi et d'autres membres du groupe ont été surveillés par le MI5, mais une attaque comme celle de Manchester n'était pas venue à l'esprit des services de sécurité", ce qui a été qualifié d'échec. Avant même de confirmer l'identité d'Abedi fuitée par la presse américaine, la police britannique avait révélé que l'auteur de l'attentat était un connu des services de sécurité du Royaume-Uni. Selon la presse, la police de Manchester a fait appel au public pour obtenir des informations sur ses mouvements depuis le 18 mai, lorsqu'il est revenu au Royaume-Uni. La ministre britannique de l'intérieur, Amber Rudd, a refusé de préciser, dimanche, à la BBC, si des occasions avaient été ratées pour arrêter Abedi avant qu'il ne commette son attentat suicide. Elle a par contre souligné que la police révise constamment sa lutte antiterroriste, et confirmé que quatorze personnes ont été arrêtées dans les tentatives de démanteler le réseau terroriste derrière l'attentat de Manchester. Amber Rudd a également souligné qu'il était fort probable que d'autres membres du réseau soient encore en liberté. La ministre a, par ailleurs, confirmé que Londres a commencé à appliquer des ordonnances temporaires d'exclusion, pour empêcher les terroristes potentiels de revenir au Royaume-Uni après avoir combattu au sein d'un groupe terroriste. Sept enfants figurent parmi les 22 personnes tuées lors de l'attentat du 22 mai à la fin d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande à Manchester Arena. 116 personnes ont été blessées dont 23 encore hospitalisées, se trouvent dans un état très critique. R. I./Agences