Les premiers soins ont été prodigués aux blessés Scotland Yard a identifié l'auteur de l'attaque qui aurait agi seul, déclenchant une charge explosive qui l'aurait tué sur le coup. Il s'agit de Salman Abedi, un Britannique âgé de 22 ans Le groupe Etat islamique a revendiqué hier l'attentat-suicide qui a fait 22 morts, dont une fillette de huit ans et plusieurs autres enfants, à la sortie d'un concert à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre. C'est à l'entrée d'une salle pouvant accueillir quelque 21.000 personnes, la Manchester Arena, qu'un kamikaze s'est fait exploser à la fin du spectacle, au moment où les milliers d'enfants et de jeunes commençaient à quitter l'endroit pour accéder au couloir qui déverse vers le métro de la ville. Le groupe autoproclamé Etat islamique a revendiqué l'attentat par le biais d'un de ses canaux de communication, sur les réseaux sociaux, en indiquant qu'un «soldat du califat a placé une bombe dans la foule» lors du concert. Daesh a assorti son communiqué de nouvelles menaces. Pour la Première-ministre britannique, Theresa May, il s'agit là d'une «attaque terroriste épouvantable» avant d'ajouter que «la police et les services de renseignement pensent connaître l'identité» de l'auteur de l'attaque, mort dans l'explosion, «mais ne peuvent confirmer son nom à ce stade de l'enquête». Comme à son habitude, la police britannique est d'une extrême discrétion et révèle à dose homéopathiques les informations dont elle dispose, un peu à l'instar des services de sécurité belges, ce qui contraste fortement avec les autres pays européens. Jusque-là, outre la Grande-Bretagne et la Belgique, les principaux pays ciblés par l'Etat islamique sont la France où une série d'attentats meurtriers ont eu lieu entre novembre 2015 et décembre 2016, tel celui contre le Bataclan qui avait fait plus de 90 morts, ainsi que l'Allemagne qui a connu l'horreur lors de l'attaque au camion bélier, voici quelques mois à peine. On apprend néanmoins que la police britannique a procédé à l'arrestation, dans le sud de Manchester, d'un homme de 23 ans supposé en lien avec l'attentat, sans pour autant donner de quelconques précisions. Moralement, c'est toute la Grande- Bretagne qui était hier sous le choc, les images des milliers d'enfants et d'adolescents en train de fuir les lieux, dans des conditions de panique générale, après l'explosion, ayant bouleversé les familles. Les témoignages qui ont été relayés peu après par les médias audiovisuels insistent le plus souvent sur le chaos complet qui a régné dans et autour de l'Arena, tandis que les secours procédaient à l'évacuation des quelque 59 blessés hospitalisés dans un état plus ou moins grave, selon Mme Theresa May, arrivée à Manchester, troisième ville du pays. Le directeur des services médicaux de la ville a ensuite indiqué que 12 mineurs de moins de 16 ans figurent parmi les 59 blessés. L'attentat revendiqué par Daesh intervient le lendemain de la visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite où il a participé avec le roi Salmane et le président égyptien Al Sissi à la mise en place d'un Centre de lutte contre le financement du terrorisme. Sans préjuger du rapport de cause à effet, il est clair que cet acte barbare et lâche dont les victimes sont des enfants et des adolescents, constitue d'abord une riposte aux bombardements subis par le groupe jihadiste, en Syrie et en Irak, où la coalition internationale mène quotidiennement des raids non moins meurtriers, dont des centaines de victimes, souvent des enfants, sont des civils en proie aux dommages collatéraux.Si Londres a été pendant les décennies 1990 et 2000 la capitale de l'islamisme radical, permettant à des groupes terroristes comme Al Qaïda et le GIA de revendiquer haut et fort leurs exactions, en Algérie notamment, l'engagement britannique dans la guerre en Syrie et en Irak et le soutien discrètement affiché à la coalition emmenée par l'Arabie saoudite au Yémen ont placé la Grande-Bretagne en première ligne des cibles déclarées de l'EI, tout comme la France. Le fait est que le niveau de vigilance doit être à son maximum en ce début de Ramadhan, une période privilégiée selon les groupes jihadistes pour intensifier les attentats. L'attentat de Manchester est le plus tragique vécu par la Grande-Bretagne depuis la série d'attaques suicide ayant fait 56 morts, dont les quatre kamikazes et 700 blessés dans les transports londoniens en juillet 2005. Au point que la campagne électorale des élections législatives du 8 juin prochain a été suspendue jusqu'à nouvel ordre alors que la ville de Manchester connaît une tension critique puisque les alertes vécues par un centre commercial évacué dans une panique indescriptible et les explosions de colis suspects se sont multipliées durant les dernières 24 heures. Deux mois auparavant, Londres a vécu un autre attentat qui avait fait cinq morts quand un homme a foncé avec son véhicule sur des passants puis poignardé un policier près du Parlement. Notons encore que la visite du président américain Donald Trump dans les Territoires palestiniens occupés par Israël a été totalement occultée par cet attentat, de sorte que la seule image qui aura fait sensation dans le monde est celle d'un Trump portant la kippa et en prières face au mur des lamentations... Le président Bouteflika condamne «avec force» Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de condoléances à la Première ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, Theresa May, dans lequel il a condamné «avec force» l'attentat qui a coûté la vie à plus d'une vingtaine de personnes et causé des dizaines de blessés dans la ville de Manchester. «C'est avec une profonde indignation que j'ai appris l'horrible attentat qui a coûté la vie à plus d'une vingtaine de personnes et causé également des dizaines de blessés dans la ville de Manchester», a écrit le président Bouteflika dans son message.»L'Algérie condamne avec force cet ignoble crime terroriste et exprime sa solidarité à votre pays ami endeuillé par cette tragédie», a déclaré le chef de l'Etat, ajoutant qu' «au nom du peuple algérien, de son gouvernement et en mon nom personnel, je vous présente nos sincères condoléances et nos voeux de rétablissement pour les blessés».