Comme l'a si bien relevé le candidat Mohamed Saïd, le rapport américain sur l'état des droits de l'Homme dans le monde ferme l'œil sur Israël et ses crimes contre l'humanité commis à grande échelle au vu et au su de l'opinion publique mondiale mais braque les feux sur la torture dans les commissariats de police en Algérie. Si cette pratique existe réellement, il faut la dénoncer sans réserve et mobiliser toutes les forces vives pour que cessent ces pratiques inhumaines et ignobles et ce, quelle qu'en soit la victime, y compris des terroristes arrêtés. Les droits de l'Homme en Algérie ne sont pas toujours respectés ni observés à la lettre par certaines administrations et institutions. Bien que l'arsenal juridique mis en place ces dernières années accorde une place prépondérante aux droits de l'Homme en général et en particulier aux pans les plus vulnérables de la société, en l'occurrence les femmes et les enfants, l'absence de mécanismes indépendants de contrôle ne permet pas l'enracinement et l'éclosion de la culture politique de respect des droits de l'Homme et leur consécration comme pilier de l'Etat de droit et fondement de tout processus démocratique. Mais cela est l'affaire des Algériens qui commencent à prendre conscience de cet état de fait et à faire des droits de l'Homme une question d'importance capitale. S'il revient aux Algériens de se doter d'instruments légaux et d'engager des actions à même de défendre leurs droits humains, politiques, économiques, sociaux, culturels et identitaires, qui défendra le droit à la vie des Palestiniens quand les Etats-Unis, qui se sont imposés comme baromètre du respect des droits de l'Homme, taisent les crimes d'un Etat voyou contre des populations sans défense. Le rapport américain sur la situation des droits de l'Homme à travers le monde traduit la position officielle américaine sur la question et le deux poids, deux mesures qui la sous-tend. Les mêmes droits ne sont pas perçus de la même façon d'un Etat à un autre. Comme si les Palestiniens n'étaient pas des humains et n'avaient pas de droit de cité. Cette façon d'agir du département d'Etat américain n'est pas de nature à aider à la promotion effective des droits de l'Homme là où ils sont bafoués, ni à crédibiliser le rapport en question qui n'en révèle pas moins des cas sérieux d'atteinte aux droits humains dans telle ou telle partie du monde. L'impartialité et l'objectivité doivent primer dans toute observation de la situation des droits de l'Homme car tous les humains naissent égaux mais ce sont les conditions politiques, économiques, sociales, ethniques et culturelles qui les différencient. A. G.