Selon le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, l'Algérie est amenée à connaitre une importante ouverture économique dans laquelle les détenteurs de capitaux privés auront un rôle crucial à jouer. Le nouveau Premier ministre mise ainsi beaucoup sur le secteur privé, véritable levier pour favoriser la diversification de l'économie. Toutefois, pour permettre à ce secteur de jouer pleinement son rôle, le gouvernement Tebboune devrait apporter des solutions «efficaces» aux contraintes entravant le développement des entreprises privées Avec l'effondrement des prix du brut, passés de 112,66 dollars le baril en juin 2014 à moins de 50 dollars, le secteur pétrolier a été fortement secoué et la manne financière pétrolière a été largement amputée. Le déficit budgétaire et le compte courant extérieur se sont ainsi fortement creusés entraînant une érosion quasi- totale des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) et une baisse sensible des réserves de change. Selon la Banque d'Algérie, «l'encours du Fonds de régulation des recettes (FRR) a enregistré davantage d'érosion, atteignant 740 milliards de dinars, à partir de fin février 2016. Pour ce qui est des recettes de la fiscalité pétrolière, elles ont atteint 1 314 milliards de dinars (mds DA), contre 1 943 mds DA à fin septembre 2015. Quant à l'encours des réserves de change, il a baissé de 144 milliards de dollars (mds USD) à fin décembre 2015, à 121,9 mds USD à fin septembre 2016, puis à 114,1 mds USD à fin décembre 2016». En somme, l'économie nationale s'est fortement effondrée. Cette conjoncture économique «délicate» impose un changement de cap à l'effet de sortir le pays de sa dépendance aux hydrocarbures. C'est ainsi que le gouvernement Sellal a instauré une nouvelle politique économique axée sur la promotion de l'investissement productif. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, fraîchement nommé à la tête de l'exécutif, compte poursuivre les efforts visant à encourager davantage la production nationale hors hydrocarbures. Ainsi, pour le nouveau Premier ministre, la priorité des priorités est de «sortir graduellement le pays de la dépendance à risques aux exportations des hydrocarbures et impliquer davantage le secteur privé dans le programme de reconversion économique». «Une reconversion économique nécessaire et urgente pour faire en sorte que notre pays ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures», a souligné le Premier ministre, lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur. Selon lui, l'Algérie est amenée à connaitre une importante ouverture économique dans laquelle les détenteurs de capitaux privés auront un rôle crucial à jouer. Il s'avère clair, ainsi, que le nouveau Premier ministre mise beaucoup sur le secteur privé, véritable levier pour favoriser la diversification de l'économie. Toutefois, pour permettre au secteur privé de jouer pleinement son rôle, le gouvernement Tebboune devrait apporter des solutions «efficaces» aux contraintes entravant le développement des entreprises privées. Certes, des avancées considérables ont été réalisées, ces dernières années, en matière de simplifications des procédures et d'accès aux services publics, toutefois, pense le patronat, pour développer l'ensemble des secteurs de l'économie nationale et assurer, de façon tangible, la réalisation des objectifs de diversification et de réduction de notre dépendance externe, il est nécessaire de lever bon nombre de contraintes dont la bureaucratie qui demeure trop pesante. Selon le président de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa), Mohand-Saïd Naït Abdelaziz, «le problème majeur de l'économie algérienne est la bureaucratie». Pour lui, la bureaucratie est davantage un problème de gouvernance de l'économie. Et pour remédier à ce fléau, il est ainsi nécessaire de passer par «la mise à niveau de l'administration». Sur ce point, Ali Haddad, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), estime lui que les réformes engagées par le gouvernement pour moderniser notre administration et lever le carcan bureaucratique qui obère singulièrement l'activité économique, ont certes permis de «réelles avancées», néanmoins, cet effort de modernisation, selon lui, n'a pas été mené de manière uniforme, ni généré les mêmes avancées dans l'ensemble des secteurs impliqués dans le processus de développement. Que ce soit en matière de création d'entreprise, d'obtention de permis de construire, de raccordement à l'électricité, d'accès aux services des télécommunications ou aux prêts bancaires…le candidat à l'investissement se retrouve, selon lui, souvent seul et désarmé face à une multitude d'intervenants qui, pour la plupart, sont souvent «tatillons» et «peu diligents». L'autre contrainte qui freine le développement du secteur privé est l'informel. Pour juguler ce phénomène qui gangrène l'économie nationale, les institutions patronales recommandent de renforcer davantage l'appareil de production nationale, la facilitation des crédits bancaires et le rapprochement entre l'enseignement supérieur et le marché du travail. Pour augmenter la contribution du secteur privé à l'économie nationale, il est également impératif de restituer la pleine initiative aux entrepreneurs et mobiliser le potentiel des entreprises privées en particulier, et ce, afin de développer l'ensemble des secteurs de l'économie nationale. C'est pourquoi il paraît essentiel, selon le Forum des chefs d'entreprises, de créer les conditions pour que l'entreprise puisse constituer de façon effective l'instrument de réalisation des politiques de développement national, et la première de ces conditions est de libérer toutes les initiatives et d'encourager l'éclosion des capacités nationales de créativité et d'innovation, dans tous les secteurs, en favorisant la diffusion de l'esprit d'entreprise dans notre société, suggère Ali Haddad. B. A.