Les quatre Etats arabes qui ont suspendu leurs relations diplomatiques avec le Qatar ont annoncé leurs conditions pour toute sortie de crise, dont la fermeture de la célèbre chaîne de télévision Al Jazeera et notamment ses antennes à l'international. Les quatre Etats arabes accusent ce média de créer des troubles dans la région Les quatre Etats arabes qui ont suspendu leurs relations diplomatiques avec le Qatar ont annoncé leurs conditions pour toute sortie de crise. Cette coalition a listé une série de revendications, entre autres la rupture de tout lien avec l'Iran. Le petit Etat a dix jours pour obtempérer. Après avoir accusé le Qatar de financer des organisations terroristes et l'avoir mis au ban diplomatique, les anti-Qatar (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte) ont posé leurs conditions. Une liste de treize requêtes a été transmise par le biais du Koweït, qui joue un rôle de médiateur dans la crise. En tête de leurs préoccupations, la rupture de tout lien avec les Frères musulmans, le groupe Daech, Al-Qaïda, et le Front Fath Al Cham (ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda). Même le mouvement de résistance libanais Hezbolah, parti politique légal au Liban, n'y a pas échappé. Selon la coalition, le Qatar devra accepter d'extrader toutes les personnes considérées comme «terroristes». Au-delà de ces liens supposés avec les mouvances terroristes, l'Arabie saoudite et ses alliés reprochent au Qatar sa proximité avec l'Iran. Le Qatar devra donc réduire au strict minimum ses relations avec ce pays. Pour le moment, c'est pourtant cette puissance qui vient largement en aide à l'Emirat. Plus de 1000 tonnes de fruits et de légumes sont exportés tous les jours pour faire face au blocus qui étrangle le Qatar, selon l'agence Fars. La fermeture de la base militaire turque sur le sol qatari fait également partie des revendications. Deux jours après l'éclatement de cette crise diplomatique, Recep Tayyip Erdogan avait pris fait et cause pour le Qatar. Le Parlement turc avait même approuvé le déploiement de troupes et avancé l'établissement d'une base militaire sur le sol qatari, un projet datant de 2014. Un premier bateau turc chargé de soldats et de véhicules blindés a appareillé à destination du Qatar. Des denrées alimentaires ont également été fournies. Autre point évoqué et pas des moindres : la fermeture de la célèbre chaine de télévision Al Jazeera et notamment ses antennes à l'international. Les quatre Etats arabes accusent ce média de créer des troubles dans la région. Une compensation financière pour les «troubles créés» serait aussi réclamée pour que l'Arabie saoudite et ses alliés lèvent l'embargo imposé. Pour le moment les frontières aériennes, maritimes et terrestres sont toujours fermées. Washington s'est immiscé dans la crise mais a émis des signaux dissonants. Le président américain Donald Trump affiche une position plutôt sévère à l'encontre du Qatar. Il n'a pas hésité à accusé le riche émirat d'avoir «financé le terrorisme à un très haut niveau». Mais le secrétaire d'Etat Rex Tillerson a adopté un tout autre style, se disant «abasourdi» que les pays arabes qui ont rompu leurs relations avec Doha n'aient fourni aucune preuve à l'appui des accusations de soutien au terrorisme lancées contre l'émirat pour justifier son isolement. R. I.