Les leaders africains se réunissent, aujourd'hui et demain, à Addis-Abeba pour faire le point sur les nombreux défis qui se posent au continent, évaluer l'avancement des projets lancés antérieurement dans ce sens et apporter les rectificatifs adéquats aux stratégies de développement, d'intégration économique et d'émancipation sociale. Toutes ces questions épineuses figurent au menu de cette 29e session de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine (UA). En plus de la thématique de la dernière session relative à «l'exploitation du dividende démographique à travers l'investissement dans la jeunesse», le Sommet de l'UA se penche aussi sur «un ensemble de questions stratégiques, en particulier l'état de la paix et de la sécurité en Afrique, la mise en œuvre de l'agenda 2063, la réforme de l'Union, la réforme du Conseil de sécurité ainsi que la zone de libre-échange continentale», est-il écrit dans l'ordre du jour. La question essentielle de la stabilité, de la lutte contre le terrorisme et de la paix préoccupe au plus haut point les pays membres de l'UA. La prolifération des groupes terroristes déstabilise déjà de nombreux pays avec des conséquences désastreuses pour les populations, dont des centaines de milliers de réfugiés et migrants clandestins. Récemment nommé par ses pairs en tant que coordinateur de l'UA pour la lutte contre ce fléau, le président de la République, par la voix de son Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, présentera à l'occasion «un mémorandum sur la stratégie africaine en matière de lutte contre le terrorisme qui devra servir de feuille de route à l'organisation continentale», est-il annoncé. Tous les pays membres de l'Union seront, à l'occasion, appelés à resserrer leurs rangs et à coordonner davantage leurs efforts pour neutraliser cette menace. Inutile de dire que ce défi doit être relevé par les africains eux-mêmes. Les interventions étrangères, ponctuelles et intéressées, agissent toujours comme de simples calmants. Ce pari de la paix est fondamental pour la réalisation des objectifs et autres priorités de l'agenda 2063 dont la sauvegarde de l'identité africaine, la poursuite de la lutte contre le colonialisme, l'intégration économique du continent, son développement social et économique, la gouvernance démocratique et l'affermissement de la place de l'Afrique sur la scène mondiale à travers la revendication d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Un agenda ambitieux qui nécessite, bien évidemment, l'adhésion pleine et entière des 55 membres de l'UA dans ce sens. Tout dépendra, pour ainsi dire, de la qualité de ce partenariat africain tant souhaité et de sa consolidation progressive. Des étapes ont, certes, été franchies, mais il reste encore beaucoup de chemin à faire pour transformer l'Afrique en havre de paix et de prospérité. Les potentialités et les atouts existent. Il suffirait juste que les dirigeants africains fassent preuve de sagesse, de longue vue, de bonne volonté et de maturité politique. K. A.