Vingt-cinq laboratoires de contrôle de la qualité, dotés des équipements les plus modernes, sont opérationnels à travers le territoire national, selon le ministère du Commerce. Mieux, ces laboratoires vont encore bénéficier de nouveaux matériels pour optimiser leur travail, selon le responsable central de ces structures, qui s'exprimait au cours d'une rencontre à Batna sur le respect de la chaîne de froid. Et ces laboratoires vont carburer à plein régime car, promet ce responsable, les contrôles des produits et des marchandises sont multipliées par deux au cours de la saison estivale et par temps de canicule, période durant lesquelles le non-respect de la chaîne de froid devient un véritable danger pour la santé des consommateurs, voire une menace létale. De prime abord, c'est une bonne nouvelle dont on ne peut que se réjouir. Mais la réalité du terrain révèle un déphasage entre ce qui est contrôlé - et sécurisé voudrions-nous croire-, et toutes les hypothétiques sources de risques d'intoxications et empoisonnements échappant à tout contrôle. La rupture de la chaîne de froid intervient à plusieurs niveaux quasi incontrôlables. Nombreux sont les livreurs qui, pour faire des économies de carburants, arrêtent le système de réfrigération de leurs camions frigorifiques alors qu'ils transportent des produits périssables. Idem pour les commerçants qui, pour les mêmes raisons d'économie, éteignent présentoirs et frigos à la fermeture de leurs magasins. Là, le contrôle devra intervenir sur les routes et après la fermeture des commerces, ce qui est impossible. Il est vrai qu'un contrôle a posteriori peut révéler la dangerosité des produits mal transportés ou conservés. Faudra-t-il encore avoir le personnel et le matériel pour contrôler tous les commerces. Et il y a le marché informel qui, lui, vu son caractère illégal, ne peut être contrôlé par une institution officielle. Or, produits laitiers, viandes et autres denrées périssables se vendent sur ce marché incontrôlable et incontrôlé, du moins tant que les autorités publiques ne font rien pour y mettre un terme. Car, si les contrôleurs ont les mains liées face à ce commerce illégal, les forces de l'ordre ont, elles, la loi comme arme infaillible. Il suffira d'une instruction et les policiers comme les gendarmes se chargeront de vider les marchés informels, par la force si nécessaire. Ils l'ont déjà fait par le passé, quand on parlait de l'éradication de ces marchés, mais l'opération a été interrompue, pour des raisons socioéconomiques, et on est revenu à la case départ. Il n'est pas trop tard pour repartir du bon pied et dans la même bonne direction. Il suffira d'une instruction, et d'une pérennité de l'action… pour que le citoyen algérien soit sécurisé dans son alimentation, au moins. H. G.