Le Cabinet du Premier ministre se dote d'une inspection générale «chargée de l'évaluation de la mise en œuvre des politiques publiques arrêtées dans le cadre du plan du gouvernement». Ce nouveau service, qui sera dirigé par un inspecteur général, assisté par plus d'une dizaine de collaborateurs, est chargé de mener des missions de contrôle sur l'application de la législation et de la réglementation régissant le fonctionnement des services de l'Etat, des collectivités territoriales, des entreprises, structures et organismes, publics ou privés, bénéficiant du concours financier de l'Etat. Le rôle de cette institution s'étend aussi à la supervision des projets d'investissement et de développement, ainsi que la qualité de gestion et des prestations de tous les services en question. La tâche est laborieuse pour ce panel de haut niveau, appelé en renfort à l'action du premier responsable de l'Exécutif. La qualité et l'efficacité de son travail de suivi et d'investigation sera certainement d'un précieux concours pour le cabinet d'Abdelmadjid Tebboune qui fait face à des impératifs de résultats. Les recettes pétrolières étant en baisse, impactant directement les réserves de change engrangées durant l'embellie, le gouvernement est tenu d'être conséquent et d'agir intelligemment pour réussir le pari hautement stratégique de la diversification économique. A cet effet, tous les démembrements de l'Etat sont appelés à améliorer leur rendement, faire preuve de diligence et de perspicacité dans l'emploi des ressources disponibles, ainsi que l'encouragement et la promotion de l'investissement privé (local ou étranger). C'est à la lumière des rapports de cette inspection que le gouvernement pourrait intervenir avec la pertinence souhaitée pour redresser les situations contentieuses, rationaliser les dépenses, amender ses choix au moment opportun ou les réorienter, approfondir le climat de confiance avec les milieux d'affaires et réserver les transferts sociaux à ceux auxquels ils sont réellement destinés. Il est dans la tradition des gouvernements précédents de se doter de ce type d'organes pour avoir un maximum de visibilité sur les prolongements de l'action gouvernementale aux niveaux régional et local. Cependant, la qualité des constats élaborés et la convenance des solutions préconisées posent visiblement problème. C'est pourquoi il convient d'exiger de cette inspection du bon boulot avec une description précise de la réalité, des réponses pratiques et chiffrées aux doléances exposées avec, une aptitude à tracer des perspectives et à anticiper les difficultés. A l'image du pays tout entier, le simple citoyen ne croit qu'au concret. Ce sera à la lumière des changements positifs introduits et des dynamiques nouvelles qu'ils susciteront sur le terrain qu'il jugera la contribution effective de cette inspection. En somme, dans la situation présente, l'Exécutif n'a pas droit à l'erreur. Le pari qu'il s'est lui-même fixé étant, toutefois, à la portée des potentialités et des ambitions légitimes de l'Algérie. K. A.