L'hôpital Mohamed Arrab-Hanoz de Kherrata a vécu, ces derniers jours, au rythme d'une grosse alerte, suite à l'admission simultanée de 64 personnes souffrant d'une intoxication alimentaire collective lors d'une fête de mariage. Tous les personnels ont été mobilisés pour répondre à cette situation de crise. L'hôpital Mohamed Arrab-Hanoz de Kherrata a vécu, ces derniers jours, au rythme d'une grosse alerte, suite à l'admission simultanée de 64 personnes souffrant d'une intoxication alimentaire collective lors d'une fête de mariage. Tous les personnels ont été mobilisés pour répondre à cette situation de crise. «Les patients avaient les mêmes symptômes : vomissements, diarrhées aiguës et fièvre. On a vite conclu à l'intoxication alimentaire. Tous les malades ont répondu positivement aux traitements appliqués. Il n'en reste que trois parmi eux qu'on a gardé en observation à titre préventif. Ils quitteront l'hôpital dans peu de temps», explique Khadidja, technicienne de la santé dans le même établissement. «La manipulation des aliments dans des conditions d'hygiène inadéquates en est souvent la cause dans ce genre d'empoisonnements», ajoute notre interlocutrice qui, cependant, n'exclut pas aussi l'effet aggravant des fortes chaleurs, qui sévissent dans la région. «La rupture de la chaîne de froid et l'exposition des produits alimentaires au soleil font aussi que la nourriture se gâte vite, mettant en danger la santé, voire la vie, du consommateur», souligne-t-elle encore. A chaque saison estivale, nos hôpitaux traitent beaucoup de situations similaires. Il y a quelques années de cela, on a pareillement enregistré l'intoxication de 79 personnes dans une salle de fête de la ville de Béjaïa. Précédemment, 35 personnes ont été évacuées d'un relais routier à Tazmalt, suite à un dîner «toxique». Des dizaines d'étudiants ont été aussi intoxiqués en 2005, après la consommation de poulet avarié dans l'une des résidences universitaires du chef-lieu de wilaya. Bref, le risque est omniprésent. Les pouvoirs en sont conscients, puisque des campagnes de sensibilisation et de prévention sont organisées à chaque début de la saison estivale. Du 14 au 20 mai dernier, le département du commerce en collaboration avec les associations de protection du consommateur, ont mené une vaste campagne de communication dans tout le pays pour mettre en garde les opérateurs économiques, les commerçants et les citoyens contre les dangers encourus. Les intervenants ont, à l'occasion, exhorté tout le monde à respecter les consignes de conservation, notamment la congélation, à observer les bonnes pratiques d'hygiène et à lutter contre la vente des produits alimentaires sur la voie publique et en plein air. En dépit de cette mise en garde, les gens continuent d'acheter et de vendre des denrées sur les trottoirs, les places publiques et les plages dans des conditions déplorables. «Des aliments très sensibles, qui s'altèrent très vite, sont directement exposés à un soleil de plomb au mépris des lois qui régissent ce type d'activité, sans qu'aucune mesure dissuasive ne soit prise à l'encontre des contrevenants», regrette Abderrahmane, un agent d'hygiène communal qui souligne que son service n'a pas les pouvoirs répressifs dans ce domaine. Notre interlocuteur se dit, toutefois, sidéré par l'inconscience du consommateur qui s'approvisionne dans ce genre d'étalages, en exposant sa vie et celle de sa famille au danger. Il reste convaincu que la meilleure manière de lutter contre ce fléau réside dans la conscientisation du citoyen et la promotion d'une culture de la consommation saine. K. A.