La wilaya joue un rôle prépondérant dans l'exécution des politiques publiques, la conduite des projets de développement et l'amélioration du climat général dans la région. La réalisation effective des programmes gouvernementaux repose, surtout, sur la capacité managériale des autorités et des assemblées locales à agir sur le terrain et à mobiliser toutes les potentialités existantes dans ce sens. Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a parfaitement saisi cette réalité, en exhortant les walis à se démener, à prendre des initiatives et à remplir pleinement leur mission à travers des sorties régulières sur le terrain afin d'aplanir les conflits, de suivre les entreprises de réalisation et de veiller sur la bonne exécution des travaux. Intervenant au cours de la cérémonie d'installation des nouveaux walis et walis-délégués, M. Bedoui a été très clair à ce propos. «Il est, désormais, impératif que vous considériez la réalité avec objectivité et détermination et que vous fassiez preuve d'initiative et de transparence dans la gestion des affaires locales», a-t-il ordonné. Rappelant la délicatesse de la conjoncture présente, le ministre a également souligner la nécessité de «préserver ce qui a été réalisé jusque-là et d'œuvrer à le parachever et à le développer», car, a-t-il enchaîné, «la wilaya est le véritable cadre d'examen des questions importantes au plan local et de définition des solutions, judicieuses et innovantes, qui s'inscrivent au cœur des politiques générales du gouvernement, et non pas un simple lieu de rencontre pour la collecte de données statistiques ou la lecture de rapports périodiques». La wilaya, dans le système administratif algérien, s'apparente à un petit gouvernement régional qui se charge de l'application des politiques élaborées au niveau central. Son rôle est déterminant, non seulement en raison de ses missions exécutives, mais aussi grâce à son apport prospectif dans l'élaboration des programmes en question. Pour ainsi dire, la wilaya est le maillon qui est censé concilier les attentes des populations et les décisions arrêtées par l'Etat en matière de développement. A ce titre, le wali et son cabinet comptent beaucoup dans le choix des projets destinés à une région donnée et leur bonne conduite ensuite. Ils interviennent dans toutes les sphères d'activités; l'économie, le social, le politique, le culturel et même le cultuel. Le wali est censé être au courant de tous les aspects de la vie au niveau de sa région. Un tel challenge exige évidemment de la compétence et de la clairvoyance. L'action du gouvernement, depuis sa phase de maturation jusqu'au passage à son accomplissement, dépend entièrement de l'expertise et de la qualité des cadres de la wilaya. L'échec d'un chantier quelconque suppose une mauvaise maîtrise à cet échelon là. Pour exprimer leur colère et leur frustration, les populations désignent clairement des dysfonctionnements au niveau de l'appareil Exécutif de la wilaya. Au nord comme au sud du pays, le simple citoyen est souvent enthousiasmé par l'envergure des investissements étatiques destinés au développement de l'infrastructure de base, l'amélioration du cadre de vie, la relance de l'économie et la création d'emplois, le soutien à l'agriculture et l'amélioration du pouvoir d'achat. Une fois les chantiers lancés, il ne tarde pas à déchanter. Les atermoiements dans la réalisation des travaux, les obstacles bureaucratiques, le favoritisme et le laisser-aller découragent les administrés. Le wali, ses directeurs exécutifs, les chefs de daïras, les maires et les élus locaux sont souvent désignés du doigt comme autant de freins à la réalisation de divers projets dans les délais, suscitant épisodiquement la colère des citoyens. Il est grand temps de rompre définitivement avec la «bureaucratisation» de tous ces maillons, appelés à agir, interagir et à sortir sur le terrain. Il est, désormais, impératif de veiller de si près sur les dépenses publiques, de défendre l'intérêt commun, d'accompagner les investisseurs, d'être à l'écoute des citoyens. Bref, de mouiller la chemise. Le but suprême consiste à «accélérer le processus de transition d'un modèle économique financé par les ressources pétrolières à un modèle diversifié basé sur la libre initiative, productive et créatrice de richesse», explicite M. Bedoui. Les walis et leurs subordonnés en sont avertis. Le défi est grand, à la hauteur des attentes légitimes des citoyens. K. A.