La publication, hier en début d'après-midi, des résultats du baccalauréat 2017 parachève, enfin, un exercice scolaire qui aura été bien laborieux pour tout le monde. Faut-il rappeler que la première session du Bac s'est déroulée, quelque peu tardivement, à la mi-juin et en plein mois Ramadhan de surcroît. En dépit des moyens mis en œuvre par la tutelle et les autorités locales afin de faciliter les choses, l'examen était éprouvant. A la chaleur du climat, il faut ajouter les rigueurs de l'abstinence sur le moral des candidats et des personnels d'encadrement. La lutte contre la fraude, notamment en ce qui concerne la fuite des sujets sur Internet, a amené les organisateurs du concours à renvoyer tout postulant qui arrive en retard à sa classe. Tous les concernés étaient, bien entendu, avertis des mois à l'avance pour pouvoir prendre leurs dispositions. Cette instruction, ferme, mais assurément juste, a fait des mécontents. Les retardataires, soutenus par des associations de parents d'élèves et des syndicats d'enseignants qui étaient en difficulté avec la ministre, ont réclamé et obtenu l'organisation d'une seconde session à la mi-juillet, ce qui a provoqué quelques critiques et récriminations. Les enseignants et les personnels administratifs ont conséquemment retardé leur départ en congé de plus d'un mois. Au jour J, 85% des pseudos protestataires ne se sont pas présentés au concours. Là, on réalise que la contestation était surfaite et visait effectivement à déstabiliser la première responsable du secteur qui s'emploie à ragaillardir les ressorts usés de l'école algérienne. Un coûteux fiasco. Gaspillage de ressources du contribuable. Sacrifice vain des fonctionnaires. Mobilisation inutile des autres services de l'Etat (police, gendarmerie, Protection civile, collectivité locales) pour la sécurisation et l'encadrement de cette session qui n'en était pas une. Bref, il aurait fallu être intransigeant avec les tardifs. Ne dit-on pas que les absents ont toujours tort. C'est une leçon qu'il va falloir retenir pour les prochains exercices. Pour parler de la moisson proprement dite, le taux de réussite a atteint cette année 56,07%, en hausse de 6,28% par rapport à l'exercice précédent. Il s'agit évidemment d'un bon signe, d'autant plus que la teneur des sujets proposés a été jugée de bon niveau. Cela prouve que les réformes successives introduites ces dernières années (formation continue des enseignants, actualisation des contenus scolaires et mise en place de moyens pédagogiques modernes) commencent à donner des résultats satisfaisants. Il convient, donc, de persévérer dans cette voie, en impliquant davantage tous les partenaires concernés. Le corps enseignant, l'appareil administratif, les parents d'élèves et la société de manière générale doivent œuvrer de concert dans ce sens et apporter chacun sa contribution pour faire de l'école publique un modèle de réussite qui nous honorerait tous. Une bonne école fournirait à l'université de bons étudiants et des cadres compétents pour le pays. Cette précieuse compétence est aujourd'hui tant recherchée dans quasiment tous les secteurs d'activité. L'agriculture, le tourisme et l'industrie qu'on se propose de développer pour diversifier l'économie du pays ont plus besoin de savoir et de ressources humaines de qualité que d'autres choses. C'est dire que la réforme profonde de l'école pèse lourd sur le destin national. L'avenir des nations se décide dans les écoles du peuple. K. A.