L'investissement dans le montage constituait auparavant une première étape nécessaire dans la stratégie économique de l'Etat visant à promouvoir l'Industrie mécanique. Le gouvernement avait, à cet effet, mis en place un cahier des charges fixant les conditions et modalités pour, entre autres, l'activité de montage de véhicules. Toutefois, l'Etat veut aujourd'hui accélérer la cadence et passer, dans les délais les plus brefs possibles, de la phase du montage des véhicules à celle de la production. Et ce tout en développant la branche sous-traitance Le développement de l'industrie mécanique figure parmi les axes fondamentaux du Plan d'action du gouvernement. Plusieurs projets de partenariats, faut-il le rappeler, ont été déjà conclus entre des entreprises nationales et de grandes firmes internationales dans ce domaine, à l'image de Daimler/Mercedes-Benz, Liebherr, Agco/Ferguson, Renault, etc. L'intérêt des constructeurs étrangers au marché automobile algérien s'est, par la suite, grandement accru. Peugeot, Volkswagen, pour ne citer que ces constructeurs, ont voulu lancer des projets de partenariats en Algérie. Toutefois, l'Etat, dans le cadre de sa nouvelle politique visant à bâtir une économie hors hydrocarbures, a voulu recadrer ce marché, en renforçant la capacité de production nationale. L'investissement dans le montage constituait ainsi une première étape nécessaire et inévitable. Le gouvernement avait, à ce titre mis en place un cahier des charges fixant les conditions et modalités pour l'activité de production et de montage de véhicules. Toutefois, l'Etat veut aujourd'hui accélérer la cadence et passer, dans les délais les plus brefs possibles, de la phase du montage des véhicules à celle de la production. Lors de sa dernière sortie à Relizane, le ministre du Commerce, Ahmed-Abdelhafidh Saci n'est pas allé par quatre chemins pour faire part des objectifs assignés par l'Etat dans ce domaine. «Nous sommes convaincus que les objectifs fixés se concrétiseront progressivement mais les groupes Sovac et Volkswagen doivent faire siennes ces étapes pour atteindre la phase de la construction et non celle du montage», a-t-il déclaré, assurant que les prochaines semaines donneront plus de visibilité à cette démarche. Le ministre, qui a inspecté jeudi les différents ateliers de l'usine de montage des véhicules Volkswagen, implantée dans la zone industrielle de Sidi Khettab, dans la wilaya de Relizane, a saisi l'occasion pour demander aux responsables des groupes Sovac et Volkswagen de s'orienter vers la sous-traitance locale. Considérée comme la colonne vertébrale de tout développement socio-économique, cette activité, faut-il le signaler, n'a pas, dans le passé, vraiment suscité l'intérêt des pouvoirs publics algériens qui avaient préféré opter pour l'importation des produits sous-traités, au lieu de développer un tissu national de sous-traitance propre à l'Algérie. Cette filière est restée ainsi marginalisée. Chose qui a pleinement démobilisé les investisseurs nationaux voulant lancer des projets dans ce domaine. Néanmoins, avec la concrétisation des projets de partenariats dans l'industrie mécanique avec de grandes firmes internationales à l'image de Daimler/Mercedes-Benz, Liebherr, Agco/Ferguson, Renault, Volkswagen, etc, la sous-traitance commence à se développer en Algérie. Aujourd'hui, elle est, la priorité N°1 du gouvernement en tant qu'un des «fondements de la réussite des projets de partenariats. Pour encourager l'investissement dans ce créneau, plusieurs mesures ont été ainsi introduites dans la loi de Finances 2017 (LF-2017). Il s'agit d'exonérer des droits de douane et de la TVA, pour une période de cinq ans, les composants et matières premières importés ou acquis localement par les sous-traitants dans le cadre de leur activité de production d'ensembles et de sous-ensembles destinés aux produits et équipements de la branche des industries mécaniques, électroniques et électriques». Le soutien de l'Etat à cette branche a redonné donc espoir aux investisseurs locaux à l'image du Groupe Iris, l'un des leaders de l'électronique en Algérie. Ce dernier a ainsi lancé à Sétif un projet de réalisation d'une unité de production de pneumatiques pour véhicules légers et utilitaires. Et ce, afin de répondre à la forte demande de pneus, dont une bonne partie est importée des pays asiatiques et ne répond pas aux normes de sécurité. L'unité en question a pour objectif de couvrir 60% du besoin du marché algérien. Le premier pneumatique devrait sortir des ateliers de production au quatrième trimestre 2017. Cette usine, d'une capacité de production de deux millions d'unités par an, pour des besoins du marché national estimés à six millions, permettra de passer à la sous-traitance destinée à l'industrie automobile et, partant, contribuer à la diversification de l'économie et la réduction de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. A Jijel, une usine de fabrication de verre, Africaver, a vu le jour et devra participer, quant à elle, aux efforts de consolidation du réseau de sous-traitance à travers la production de pare-brises, vitres latérales, rétroviseurs et, prochainement, des verres blindés pour les véhicules militaires. Implantée dans la zone industrielle d'Ouled Salah (wilaya de Jijel), et créée à la faveur de la filialisation de l'Enava en 1997, l'entreprise publique économique Spa Africaver compte parmi ses clients la Snvi et le MDN, entre autres. S'ajoute à ceux là, le projet de fabrication des sièges de voitures par la société Martur Algéria Automotive Siting. Implantée dans la commune Es-senia (Oran), cette société sous-traite pour le compte de Renault Algérie. Il semble clair ainsi qu'un tissu de PME est en train de se développer autour des grands projets structurants à travers le pays dans le cadre de la sous-traitance. Elles seront accompagnées par le gouvernement au-delà des avantages octroyés dans la loi de Finances. Et ce, en leur réservant des espaces dédiés exclusivement à la sous-traitance. B. A.