L'état cherche à s'attaquer à la spéculation. Une année après la mise en place de son système de régulation des produits agricoles de large consommation Syrpalac, le ministre de l'Agriculture envisage de l'élargir à d'autres produits, à l'instar de la viande. C'est du moins ce que Rachid Benaissa a annoncé, hier, en marge de la deuxième conférence nationale sur la formation et l'accompagnement des femmes pour le progrès économique et social.Concrètement, le ministère de l'Agriculture propose aux éleveurs de stocker dans des chambres froides leurs agneaux en viande dès qu'ils seront prêts, c'est-à-dire d'ici avril ou mai prochains. L'objectif fixé est de leur épargner de traiter avec des spéculateurs qui vont par la suite imposer, comme bon leur semble, des prix mirobolants sur les marchés. Grâce à ce système, il sera possible à l'Etat d'intervenir plus efficacement sur les prix de la viande puisqu'il contrôlera davantage sa provenance. «Nous pourrons réellement réguler les prix de la viande à travers ce système Cela atténuera sans nul doute la flambée des prix de la viande. Nous allons sensibiliser les éleveurs quant à l'importance de ce système», nous a confié à ce propos Rachid Benaïssa. Sur un autre chapitre, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a annoncé qu'une école destinée à la femme rurale pour la production laitière sera créée prochainement. Il s'agit plus précisément de proposer des cours de formations au profit des femmes du milieu rural concernant la production laitière dans les 13 centres de formation spécialisés relevant de son département. C'est l'institut technique de l'élevage bovin et ovin qui sera chargé de dispenser ces cours spécialisés, uniquement pour les femmes rurales. «Il y a une forte demande. C'est pour cela que nous allons identifier les lieux propices, le nombre des femmes bénéficiaires, avant de mettre en place ces formations. Nous sommes mêmes disposés à élargir ces formations aux autres productions agricoles. Mais la priorité est de répondre à la production laitière», explique à ce sujet M. Benaïssa, qui croit savoir que la femme rurale est en train de prendre sa place dans la société grâce aux projets de proximité de développement agricole. Concernant enfin l'effacement des dettes des agriculteurs et autres éleveurs, Rachid Benaïssa s'est montré, hier, catégorique : ils sont 110 000, pas plus, à bénéficier de cette mesure décidée par le président de la République. Comme il l'a annoncé devant l'union des paysans algériens. «Ce sont les agriculteurs qui vont bénéficier de cette mesure et non pas les entreprises agricoles. Ne confondons pas entre les deux», a-t-il précisé. A. S.