Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Sans vouloir jouer aux alarmistes, on peut dire que le football algérien est devenu synonyme de violence. Il n'y a presque plus de match qui se déroule sans que des «jets de projectiles», dans le meilleur des cas, ne soient signalés. Un phénomène qui s'aggrave au fil des jours, au point qu'il inquiète les plus hautes autorités du pays. Des scènes qui s'imposent aux spectateurs depuis deux saisons. Lundi dernier, un match de mise à jour du championnat, qui devait opposer, à Sétif, l'ESS au CABBA, n'a pu avoir lieu en raison des scènes de violence. La rencontre entre l'USMH et l'ESS, qui s'est déroulée le 30 janvier dernier au stade d'El Harrach, a été interrompue par l'arbitre en raison d'un envahissement de terrain. De violentes échauffourées avaient éclaté autour du stade. Des scènes qui font, désormais, partie du décor du football national, dont, déjà, le niveau et les prestations laissent à désirer. Bien évidemment, il y a eu plus grave. On s'en souvient, à la fin de la saison dernière, la ville d'Oran avait connu de violentes émeutes suite à la rétrogradation du Mouloudia d'Oran en division deux. Le même scénario avait été constaté une saison auparavant, à Bou Saada, lorsque le club local, l'ABS, allait se retrouver en Interrégions, avant d'être, en fin de compte, maintenu en division deux. Devrait-on «s'accommoder» de cette violence qui, apparemment, s'est sérieusement installée dans nos stades ? Les supporters, ou du moins une bonne partie d'entre eux, n'acceptent plus la défaite et au moindre «couac» de leur équipe, ils expriment souvent leur mécontentement de la façon la plus violente. Plusieurs rencontres, à des niveaux différents, ont été organisées par plusieurs parties, ces derniers temps, à l'effet de tenter de trouver le moyen le plus efficace pour y remédier, ou du moins atténuer le plus possible les conséquences néfastes de ce phénomène. Le nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, avait annoncé, dès son élection, que les règlements généraux allaient être amendés. Chose faite quelques jours après. Les sanctions disciplinaires sont désormais plus sévères, allant jusqu'à la radiation à vie dans le cas d'une agression physique sur un officiel de match lui causant une incapacité de plus de quinze jours. Lors des trois dernières journées du championnat, un certain «calme» avait régné dans nos stades. Des joueurs ont écopé de sanctions de cinq matches. Plusieurs clubs seront forcés de jouer leurs prochaines rencontres à huis clos. Mais, le match entre l'ESS et le CABBA est venu rappeler aux uns et aux autres que le problème est beaucoup plus profond et qu'il faut consentir plus d'efforts afin d'y faire face. Les déclarations incendiaires de certains dirigeants provoquent l'irréparable quelquefois. Le chemin est long. Une véritable réforme s'impose afin de sortir le football national de sa léthargie. Ce qui se répercutera sûrement sur le comportement des dirigeants, des joueurs et même des supporters. Raouraoua a un ambitieux projet allant dans ce sens, pour peu que tout un chacun y contribue pour le faire aboutir.