à moins d'une semaine du sommet du G20, le menu des pourparlers entre les participants commence à se préciser, à en croire les dernières déclarations de certains dirigeants des pays membres de ce club. Il s'agit, en plus des traditionnels plans de relance, de la réforme des deux plus grandes institutions financières mondiales (FMI et BM). Le Premier Ministre britannique, dont le pays abritera cette rencontre le 2 avril prochain, a, en effet, plaidé pour une véritable réforme des deux institutions. «L'époque au cours de laquelle, seuls quelques-uns pouvaient s'asseoir à la table pour définir le programme global est révolue. Le FMI et la Banque mondiale, et toutes les institutions internationales doivent à présent changer afin de cadrer avec la nouvelle réalité», a indiqué jeudi dernier Gordon Brown depuis l'université de Sao Paulo. Ces changements doivent, selon Brown, permettre aux pays émergents et en développement d'avoir une meilleure représentation. «Ces changements doivent s'appliquer aussi bien au mandat qu'à l'efficacité de ces institutions afin de s'assurer que les pays émergents et en développement aient droit à la parole et soient représentés dans ces institutions, un droit qui leur a été refusé pendant tant de temps et qu'ils méritent», explique-t-il plus loin. Les Etats-Unis auront cette fois un plan de sauvetage fraîchement annoncé à «vendre» durant cette rencontre. En effet, Obama qui effectue son baptême de feu à l'occasion du prochain sommet, profitera de ce passage pour y présenter ses dernières initiatives. Son plan de sauvetage des banques, qui avait fortement déçu lors de la présentation de ses grandes lignes en février dernier, a reçu un accueil beaucoup plus favorable depuis que les détails en sont connus. En effet, le secrétaire au Trésor des Etats-Unis Timothy Geithner a présenté cette semaine la façon dont le Trésor compte organiser le rachat des actifs douteux qui plombent le bilan des banques depuis l'explosion de la dernière crise immobilière. Jeudi dernier, il a ouvert le chantier de la réforme de la régulation financière aux Etats-Unis en dévoilant les grandes lignes d'un plan prévoyant de durcir les normes existantes et d'assujettir au contrôle des autorités un grand nombre d'entreprises ou de marchés qui y échappaient jusqu'ici. En somme, ce sommet est une occasion pour le pays de l'Oncle Sam de passer en revue les dernières mesures d'autant que le G20, forum regroupant les pays riches du G7 ainsi que les grands pays émergents a rejeté la responsabilité de la crise actuelle sur les Etats-Unis, d'où elle est partie, et ont exhorté les autorités américaines à mettre de l'ordre chez elles. L'autre point qui pourrait faire l'objet de discussions a trait aux dettes du continent noir. L'information venait ce week-end du président français Nicolas Sarkozy qui a déclaré jeudi dernier à Brazzaville qu'il souhaitait poser la question de «la dette africaine» au prochain G20 à Londres, à condition que les pays d'Afrique ne se réendettent pas, notamment auprès de la Chine. «J'ai bien l'intention de poser au G20 la question de la dette africaine pour peu que vous acceptiez la cohérence qui voudrait que, si certains pays parmi les plus riches du monde remettent votre dette, l'annulent, il ne faut pas alors que vous vous réendettiez avec d'autres, dans des conditions moins bonnes encore que celles que vous avez connues à notre époque», a-t-il souhaité. S. B.