De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Les conséquences de la crise mondiale commencent à se faire sentir depuis quelques mois en raison, notamment, du chômage, de l'augmentation des prix des produits de consommation, surtout les fruits et légumes, et autres produits alimentaires. Les citoyens n'arrivent plus à joindre les deux bouts devant une flambée des prix qui brûle les doigts. A titre d'exemple, les sardines se vendent à de 300 dinars, que le citoyen n'arrive pas à acheter par crainte de se piquer le gosier avec une arête ! A cela s'ajoutent les prix exorbitants des viandes rouges et blanches, des légumes, etc. «Il faut maintenir la mobilisation, la vigilance, la confiance» afin de «préserver la force qu'a notre économie de résister aux chocs extérieurs», dira un enseignant universitaire. Si, cependant, on avance que le pays est à l'abri de cette crise, bon nombre de citoyens affirment le contraire. «Face à cette situation qui ruine les ménages, rester vigilant face à la crise mondiale est une nécessité absolue, et le gouvernement doit affiner une stratégie pragmatique empreinte de rigueur pour parer aux effets de cette crise économique», a-t-on expliqué. Cela dit, avec tous ces prix affichés, le chômage, l'augmentation de l'informel, le citoyen ne sait plus où donner de la tête. A Tlemcen, les récentes hausses de prix des produits alimentaires forcent des familles à avoir recours aux prêts de consommation. C'est le cas, notamment, de plusieurs fonctionnaires qui ont obtenu des crédits au niveau des banques. «Je suis convaincu qu'il y a plusieurs familles dans la même situation que moi, où les adultes travaillent mais ne peuvent manger à leur faim, à cause du prix des aliments», tient à noter Redouane, père de cinq enfants et enseignant de son état. «Faire face à la crise avec la création de richesses est une priorité absolue», a-t-on souligné, car, selon bon nombre de citoyens interrogés, «pour réussir, nous avons besoin d'une équipe qui a l'expérience et la volonté d'agir. Il faut protéger l'équipage et le navire durant la tempête. Mais il ne faut pas s'arrêter uniquement à cette crise.» «Nous devons voir plus loin. Il faut comprendre que le temps est venu de donner un coup de barre, de prendre des décisions pour créer de la richesse, et faire face à la situation actuelle qui s'annonce inquiétante.» Cependant, des enseignants universitaires ont précisé que «nous avons l'expérience et la capacité de mettre en place un plan d'action qui s'adresse, à court terme, aux travailleurs et aux consommateurs afin de les aider à passer au travers de la tempête, et aux entreprises pour les aider à maintenir le cap malgré les fortes turbulences que connaîtra l'économie mondiale». Face à cette crise, qui sévit aujourd'hui et qui a pris des dimensions sans précédent dans de nombreux pays, comme le montre le déséquilibre accru dans les balances de paiement, le ralentissement substantiel de l'activité et de la croissance, la détérioration des termes de l'échange, le chômage, le sous-emploi et la précarité, les citoyens croient beaucoup au programme du candidat Abdelaziz Bouteflika et aspirent à un lendemain meilleur, un lendemain après-pétrole. Pour l'instant, les ménages continuent toujours à faire le parcours du combattant et à chercher tous les moyens de colmater les brèches.