Après 19 jours de périple des candidats à travers les différentes régions du pays, à la conquête de voix dans le cadre de l'élection présidentielle de demain, la campagne électorale a pris fin lundi à minuit sur fond de promesses. Des promesses «démesurées» dans la majorité des cas. Des promesses faites sans étude et sans parallèle avec les besoins réels de la population et de l'économie nationale. Jeunesse, immigration clandestine, réconciliation nationale et logement ont été, entre autres, les sujets phares de cette campagne, durant laquelle les candidat ont occulté, ou abordé superficiellement, la crise économique mondiale et son impact sur l'Algérie. Dans leurs discours, les prétendants au palais d'El Mouradia ont, par oubli ou par choix, fait l'impasse sur les moyens pour lutter contre cette crise. L'Algérie, même si elle est actuellement à l'abri de cette tourmente, sera touchée dans deux ou trois ans en cas de persistance. Elle le sera donc au milieu du prochain mandat présidentiel. Le futur président aura donc la lourde charge de mettre en place, durant les deux prochaines années, les mécanismes susceptibles d'y faire face et préparer l'économie nationale aux chocs extérieurs. Des risques pouvant se multiplier avec la mondialisation et la globalisation. Si Barack Obama a hérité de la crise économique, engendrée par la crise financière, le président algérien, qui sera élu demain, héritera d'une économie fragile. Oui fragile, car elle dépend essentiellement des ressources hydrocarbures dont les recettes ont connu cette année une chute induite par la baisse des prix du baril sur le marché international. Une économie fragile parce qu'elle est gangrenée par la corruption, parce qu'elle manque d'outils managériaux efficaces et aussi pour d'autres raisons, celles liées notamment au système de gestion et de contrôle. Ce seront toutes ces conditions que devra mettre en place le futur président algérien pour instaurer une économie forte, absorber le chômage et assurer la sécurité alimentaire. Il s'agit donc de tirer les leçons de la crise alimentaire qu'a traversée le monde entre 2007 et 2008. Une période durant laquelle le gouvernement avait eu recours à des importations en masse et à des subventions de produits de base. Le feuilleton de la pomme de terre qui a ressurgi ces deux derniers mois devrait également donner à réfléchir sur de meilleurs moyens de contrôle et de régulation. Car, il ne faut pas se voiler la face, le système de régulation des produits agricoles et de large consommation (Syrpalac) a fini par montrer ses limites. C'est le cas aussi pour d'autres mécanismes. En finalité, des erreurs sont à corriger et des instruments solides à placer. S. I.