Photo : Riad De notre correspondant à Constantine A. Lemili «Dans le doute abstiens-toi…» est, sans conteste, un conseil avisé pour qui serait étreint par une quelconque appréhension à choisir entre ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Au jour d'aujourd'hui, le choix n'est évidemment pas cornélien, loin s'en faut. En ce sens qu'il n'y a aucune arrière-pensée derrière la main tendue par les six candidats, qui estiment, chacun selon sa conviction, être en mesure de d'offrir, dans un monde broyé par les turbulences, un avenir serein à des millions de leurs compatriotes. Il n'y a, vraisemblablement, aucun calcul politicien, excepté l'intime conviction pour ces Algériens et cette Algérienne de considérer et d'avoir en eux la foi et la force de matérialiser les légitimes attentes et espérances de leurs compatriotes. Il n'y a donc aucune raison de draper d'intentions manichéennes, encore moins d'intérêt vulgairement individuel et/ou personnel des hommes politiques qui, qu'on le veuille ou non, ont eu le courage de se dévouer pour remplir plus qu'une mission… un sacerdoce, parce qu'il n'est certainement pas aisé de prendre des engagements qu'il n'est pas évident d'honorer quelle que soit la volonté des uns et des autres, pour la simple raison que nul n'est maître de l'avenir. Si, par voie de conséquence, ils se trouvait des hommes qui douteraient, ils en seraient les premiers parce qu'ils se poseraient bien des questions sur la nature des promesses électorales prises et qui pourraient être condamnées à ne rester, l'expérience en apporte la preuve tous les jours et à travers toutes les élections dans tous les pays du monde, parfois, seulement au stade de l'intention, en ce sens que bien d'autres éléments pèsent sur la conduite des affaires d'une nation. Mais ce n'est pas sans volonté qu'ils espèrent garantir un meilleur cadre de vie à des concitoyens leur ayant ou non attribué leurs voix. Parce que l'élu à la magistrature suprême est l'élu de tous les Algériens, ceux qui accomplissent leur devoir de vote et ceux qui auraient des raisons de s'abstenir, comme ceux qui lui auraient donné leurs voix et ceux qui les auraient données à un autre. C'est un principe cardinal dans le jeu démocratique et, sur ce point précis, l'Algérie n'a jamais eu et n'aura jamais à en rougir. Les six candidats ont appelé, à l'unanimité, les Algériens à se rendre aux urnes ce jeudi. Ils l'ont fait dans le but évident d'en attendre un effet de retour, autrement dit, capitaliser des voix à leur avantage, ce qui est l'essentiel du challenge. Mieux encore : l'un d'entre eux, quoiqu'il serait ridicule d'affirmer qu'il ne sera pas élu, n'a eu cesse d'exhorter tout citoyen en âge de le faire à se rendre aux urnes, peu importe le choix que celui-ci aurait à faire. L'essentiel étant d'accomplir autant un devoir civique qu'un droit… celui de décider de son avenir et d'engager en son nom celui qui, à ses yeux, incarne le mieux la capacité de le faire. Toute consultation populaire attachée à une élection présidentielle, au vu de toutes celles organisées depuis l'indépendance, a régulièrement laissé place à un engouement à chaque fois sans précédent. Les Algériens restant conscients de la portée éminemment importante de l'acte par lequel ils s'engagent. Depuis 1999, plus que jamais, ils n'en doutent plus.