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Louisa Hanoune confirme : «Une seconde lutte pour la démocratie est née le 9 avril passé…» Estimant que la fraude a visé exceptionnellement le Parti des travailleurs
Photo : Riad De notre corrrespondant à Constantine Nasser Hannachi Au moins deux revendications dépeignent les nouvelles tendances du Parti des travailleurs à moyen terme. Il s'agit, en premier lieu, de «briser» la muraille de l'Assemblée populaire nationale, c'est-à-dire sa dissolution, et de l'autre «forcer» la main au président de la République -en recourant à des collectes de milliers de signatures aux différentes bases du parti- afin qu'il apporte des changements matériels loin du «clientélisme» qui fait le bonheur des attentistes. C'est une «lecture politique» faite jeudi matin en abrégé par Louisa Hanoune à Constantine devant les secrétaires régionaux des wilayas de l'Est (Sétif, de Jijel, Annaba, El Taref, Skikda et Constantine) venus à l'université populaire Benbadis pour dresser «un bilan sur la dernière campagne électorale» et préparer un préambule au prochain conseil national du parti qui aura lieu jeudi prochain. A une question de la Tribune, en fin du conclave, sur l'éventuelle dissolution de l'APN, Hanoune répondra : «C'est une revendication du PT déjà émise en 2007. L'APN doit se dissoudre. Elle constitue un danger permanent pour la société algérienne. Elle est un facteur de ralentissement de toutes les préoccupations du citoyen.» Mieux encore, notre interlocutrice la qualifie de «cathédrale dans un désert». Pour être fin prête au rendez-vous de la semaine prochaine, la secrétaire générale a sollicité les bureaux régionaux pour «collecter le maximum de signatures des citoyens adeptes des principes du parti». Une preuve matérielle et tangible caractérisant le rejet des derniers résultats de l'élection présidentielle que le PT voudrait brandir et témoignant au passage la transgression du processus démocratique dans le pays. En réalité, c'est une «seconde campagne» qui sera engagée par le PT. «Nous ne comptons pas saisir l'ONU, encore moins les internationaux pour résoudre la crise démocratique dans laquelle se débat l'Algérie», expliquera Hanoune qui n'en dira pas plus sur les grandes lignes, voire les requêtes qui seront consignées dans la missive ouverte, prochainement adressée au président Bouteflika, lui demandant de «prendre des décisions pour chasser le clientélisme et barrer la route aux gens qui attendent des ‘récompenses' au terme de la campagne électorale… ». Concernant les perspectives de l'union, Mme Hanoune insistera sur «l'encadrement de toute la masse qui a voté en faveur du Parti des travailleurs. La recomposition politique est une bataille à l'avenir pour le PT». Revenant au suffrage du 9 avril dernier, l'oratrice n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour «descendre en flammes» ces «pseudos observateurs internationaux», selon elle, et «autres responsables locaux qui ont bourré les urnes ‘Djahar fi Na Har' entre 16 heures et 16 heures trente, alors que la tendance majoritaire était au profit du PT». Plus loin, l'intervenante, interrompue par des applaudissements de ses pairs, mettra en rapport les derniers résultats du vote avec le feuilleton qu'avait connu la Serbie de Milosevic ou «le nombre de votants était plus grand que celui des inscrits. Il faut reconnaître que la fraude a visé par dessus tout le PT». En définitive, l'oratrice a tiré un satisfecit des plus honorables du parti sur sa présence dans les meetings animés lors de la campagne électorale. «Cela justifie la bonne coordination qui se fait entre les différentes bases du parti et la centrale», insistera-t-elle, avant de tempérer : «Notre parti ne marchande pas pour des postes clefs au sein du gouvernement. Nous luttons pour des solutions collectives. Comme l'intérêt indéfectible pour la promulgation de la langue amazighe officielle» outre «la prise en charge concrète des aspirations de la police et de l'Armée nationale populaire». Le PT croit à une seconde relance du processus démocratique en Algérie jugé freiné dans son élan par la décennie noire, et qui avait ébranlé le parti unique à l'issue des évènements d'octobre 88. Le 9 avril dernier était le second round pour la démocratie, estime Hanoune qui devait être hier à Oran pour le même motif de sa tournée.