Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou La préparation de l'après-pétrole est l'une des principales missions qu'aura à assurer l'équipe du président Abdelaziz Bouteflika, particulièrement en matière d'énergies renouvelables. Ce Sujet, dont le débat est lancé timidement depuis quelques années et dont le programme d'application, c'est-à-dire le Programme national de maîtrise de l'énergie (PNME) 2007-2011, piloté par l'APRUE, a donné jusque-là de maigres résultats. Il s'agit aujourd'hui d'accélérer le programme des énergies renouvelables d'autant que le potentiel existant (3 500 heures d'ensoleillement par an, par exemple) reste important en comparaison des autres pays de la Méditerranée. Il ne s'agit pas uniquement de tracer les objectifs mais de mettre en place les moyens nécessaires à la réussite de ce programme, programme qui vise, à l'horizon 2050, de porter la part des énergies renouvelables dans le bilan énergétique à 30%. Initialement, il était prévu de le porter, en 2017, à 5%. La centrale hybride de Hassi R'mel, dont la mise en service est prévue en 2010, entre dans ce cadre. Si tout se déroule dans les délais fixés, cette centrale, d'une capacité de 150 MW, en partenariat entre l'AEC et la société espagnole Abener, pour un coût de 315 millions d'euros, sera mise en service en août 2010. Ce qui permettra à l'Algérie d'exporter de l'électricité via le Sud. A noter que, jusque-là, des dizaines de villages du Grand Sud ont bénéficié de l'électrification au solaire, 18 d'entre eux dans le cadre du premier programme national d'électrification 1995-1999, et 16 autres, conformément à la deuxième opération réalisée au titre du programme de soutien à la croissance 2005-2009 et de ceux des localités des wilayas des Hauts Plateaux et du Sud. Au-delà de ces réalisations et de bien d'autres, il reste beaucoup à faire. Car, l'Algérie est plus que jamais appelée à se doter d'un modèle énergétique, selon les spécialistes. Car, faut-il le noter, nous en sommes toujours au stade des interrogations et des débats. Intervenant durant la campagne à l'élection présidentielle sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le professeur Chems Eddine Chitour avait relevé ce point et regretté le manque d'intérêt aux énergies propres en Algérie. Car, même si le principe des énergies renouvelables comme source alternative a été retenu, sa concrétisation sur le terrain devrait encore attendre. Comme souligné déjà, la part des énergies renouvelables dans le bilan énergétique n'atteindra les 30% que dans quarante et un ans, c'est-à-dire en 2050. Entre-temps, les besoins énergétiques du pays auront sensiblement augmenté, notamment dans le transport, un secteur où l'on a opté pour la généralisation du GPL (gaz propane liquéfié) et la promotion du GNC (gaz naturel carburant). Pour ce deuxième volet, le programme national se décline en deux étapes. La première concerne la période 2007-2011, avec un montant de 2,7 milliards de dinars, et portera sur l'acquisition de 175 bus par les entreprises publiques de transport urbain, la réalisation de 40 stations de distribution et leur raccordement au gaz naturel. Où en est ce projet dont la réalisation est prévue dans une année ? La deuxième consiste en un programme portant sur la période 2012-2025, avec un montant de 20,3 milliards de dinars, pour la mise en place de 112 stations-service, l'acquisition de 500 bus fonctionnant au gaz naturel carburant. Serait-il possible de mener à bon port l'ensemble de ces projets au moment où l'Algérie est touchée par la crise financière avec la baisse de ses recettes d'hydrocarbures ? La problématique du financement des programmes liés à la promotion des énergies propres et celles renouvelables risque sérieusement d'être posée.