Un groupe vit et grandit dans la joie, mais aussi dans la souffrance. Et il est toujours important de partager, surtout la douleur. Dans la vie des équipes, il y a des évolutions censées valoriser tout un parcours. L'équipe des Aigles des Hauts Plateaux tient aujourd'hui à se donner une raison d'être, tout particulièrement sur le terrain. En fait, il existe dans cette équipe une exigence qu'elle a à entreprendre. Un objectif, des moyens, des hommes pour atteindre ce dont elle aurait toujours besoin, pour passer d'une phase à l'autre. Cette panoplie-là, elle semble la posséder et l'entretenir. Son cheminement et sa détermination l'attestent fortement. D'autant que le potentiel est intéressant et que la marge de progression reste évidente. Envisager le présent, mais aussi l'avenir, en prenant un peu de recul, c'est significatif. Se regarder autrement, cela pourrait être aussi une bonne expérience, car lorsqu'on est submergé, on ne voit pas forcément tout ce qui se passe. Avant d'être louée ou contestée, destin de toutes les équipes, la formation des Aigles noirs ne saurait achever la concrétisation de ses projets sans pouvoir disposer de la responsabilité et de l'adhésion requises pour une pareille entreprise. La vie des équipes est ainsi faite : de la joie, de la douleur. Mais quoi qu'il advienne, on ne peut renier certaines valeurs sous prétexte qu'on a soif de renouveau, ou bien qu'on veut autre chose. Il ne faut pas oublier que la magie du foot vient de l'épanouissement d'un groupe de joueurs qui vit et qui grandit ensemble. Dans la joie, mais aussi dans la souffrance. Et il est toujours important de partager la douleur. Mais le joueur d'aujourd'hui ne présente plus le même profil. Sur beaucoup de registres, il a connu une mutation parfois très sensible. Comment le comprendre ? Comment le qualifier ? Personne ne peut cependant marcher seul dans une équipe, quelle que soit sa dimension. Quand on y débarque, on rejoint une grande équipe. On n'est plus seulement là pour jouer, mais pour défendre les couleurs de toute une ville, voire une nation pour perpétuer une histoire et en écrire les prochains chapitres. L'équipe de l'ES Sétif n'est plus aux époques ordinaires. Elle a connu des évasions glorieuses dans lesquelles elle s'était parfaitement assumée. Elle a appris à se connaître et à naître à la vie du football. Faite souvent de controverses et d'amalgames. Elle devrait forcément disposer de sa propre trajectoire, susceptible justement de soulever une réelle prise de conscience, ou encore d'entraîner une mobilisation de tous les instants. La Coupe de la CAF, dernier objectif, fait figure d'une motivation exceptionnelle pour l'équipe actuelle et surtout dans un contexte aussi particulier. Une motivation sous forme de défi, compte tenu notamment de tout ce qui a été dit et des différentes appréciations formulées à propos de la motivation ou de la démobilisation des joueurs pour cette joute. Le duo Rouabah-Zorgane sait donc à quoi s'en tenir. Ils sont certainement conscients du fait que la présence de l'équipe sétifienne à cette compétition servira pour défendre un prestige, un nom, une réputation et aussi des principes de jeu et de comportement. Il faut dire que c'est tout le groupe, même avec un moral affecté, qui mène son combat de la manière la plus engagée et aussi la plus significative et qui attend son heure sans en rajouter. A travers ce qu'il ne cesse de laisser entrevoir actuellement, on devine tout un mélange d'émotion, de sérénité et d'accomplissement. Il y a forcément quelque chose d'assez spécial qui fait courir l'équipe de Aïn Fouara, qui lui donne une raison d'être et qui est de nature à revaloriser tout son parcours. M. G.