Eliminée de la Coupe d'Algérie, sa spécialité par excellence, et de la Ligue des champions arabe, qu'elle a dominée deux éditions de suite, l'Entente de Sétif n'a plus que deux lièvres à courir, en l'occurrence le Championnat d'Algérie et la Coupe de la CAF dont elle disputait, hier, la phase retour des huitièmes de finale dans la lointaine ville angolaise de Kalola. Un autre périple pour une formation qui n'est pas au bout d'un va-et-vient incessant et ininterrompu dont les signes commencent à se manifester, ces dernières semaines, plombant les ailes de l'Aigle noir et le contraignant à faire perdre de l'altitude à ses ambitions et à réviser ses objectifs à la baisse. Fatalement. L'ESS est fatiguée, et le prix de sa fatigue a déjà été chèrement payé. Les cadres de l'équipe en savent sans doute un peu plus, eux qui, depuis trois années au moins, passent leur temps dans les aéroports et les avions et ne rompent ce rituel que pour continuer à se dépenser et à se fatiguer sur le terrain avec le statut de prétendants, voire de favoris dans de nombreuses situations, qu'il s'agisse de joutes nationales, régionales ou continentales. Le nouvel entraîneur de l'équipe, Zorgane, ne manque d'ailleurs pas de mettre en exergue l'impact négatif des pérégrinations auxquelles est confrontée sa troupe. Mais l'ancien stratège sétifien, qui arrive en fin de saison pour remplacer un Aït Djoudi auteur d'un travail remarquable avec l'Entente, a cette chance que peut-être aucune autre formation locale ne peut avoir : celle de pouvoir composer avec un effectif pléthorique qui offre la possibilité à n'importe quel entraîneur de manœuvrer aisément et d'aligner un onze toujours compétitif et capable de subir les réaménagements. C'est incontestablement cet effectif à deux équipes qui a permis à l'ESS de jouer longtemps sur quatre fronts et qui lui permet aujourd'hui, en fin de saison nationale, de maintenir le cap sur deux fronts. Ce qui n'est pas rien. L. I.