Photo. Riad Par Amirouche Yazid L'Afrique de la santé est en conclave à Alger depuis hier. En présence de nombreux spécialistes de la santé, la conférence ministérielle sur la recherche pour la santé dans la région africaine est un rendez-vous qui n'a pas manqué de susciter l'intérêt et la curiosité des professionnels tant l'importance de la question n'est plus à démontrer. L'intérêt devient encore plus grand lorsque les statistiques indiquent que la région africaine compte environ un milliard d'habitants et que certaines maladies lui sont spécifiques. Il est attendu que cette rencontre soit clôturée par l'élaboration et l'adoption d'une déclaration commune qui sera adoptée par la conférence ministérielle. Prévue jeudi prochain, la réunion des ministres africains de la Santé va réitérer les engagements en faveur de la recherche en santé. Elle proposera également des stratégies nouvelles pour améliorer la santé en Afrique. L'importance de ce rendez-vous a été soulignée par le ministre de la Santé et de la Population, M. Amar Tou, dans sa communication d'ouverture de la conférence devant les participants dont le nombre est curieusement inférieur à celui annoncé par les organisateurs. «La conférence revêt une grande importance dans la mesure où elle traitera des questions déterminantes dans le domaine de la recherche pour la santé. L'absence d'indice de santé est manifestement un grand problème dans plusieurs pays de notre continent. Cette absence d'indice est à la fois une réelle entrave pour le développement économique et cause tous les sous-développement», a déclaré Amar Tou, qui rappellera le rapport de causalité existant entre la situation de la santé et le développement économique : une personne malade n'est pas en mesure de produire. Ainsi la personne en question ne pourra pas contribuer à l'essor social et économique de son pays. La question de la santé se pose avec acuité dans le contient, elle exige, selon Amar Tou, une approche différente. «Il ne s'agit pas uniquement de respecter les équilibres en matière de finances. Il faudrait profiter des ressources dont dispose l'Afrique pour sauver les populations du sida et d'autres fléaux», souligne le même intervenant. Amar Tou a estimé que la solution à cette problématique ne saurait naître par la voie d'une simple approche basée sur l'activité humaine. Pour lui, «il est certain que des paramètres sont oubliés». Le remède, note-t-il, est d'engager des politiques et des stratégies en mesure de mettre en place un plan en mesure d'enclencher une recherche sur nos problèmes de santé, ce qui exigera un appui permanent et une volonté politique de la part des dirigeants. Présentant les efforts de l'Algérie dans le domaine, le ministre a invité ses pairs à généraliser «les bonnes pratiques» en vigueur dans certains pays. A propos des pays qui font de la santé une priorité, M. Tou cite l'Algérie, qui a adopté récemment une nouvelle loi sur l'orientation et la programmation dans la recherche scientifique. Le montant réservé à la recherche scientifique, dira-t-il, est d'environ 1,3 milliard de dinars pour la période 2008-2012. Relevant des disparités dans la situation de la santé entre quelques pays du continent, le ministre a invité les participants à fournir davantage d'efforts notamment en ce qui concerne les systèmes d'information et les politiques qui définissent la recherche sur la santé. Le chemin de la recherche ne peut être tracé sans la mise en place de structures spécialisées dans l'application des mécanismes, ajoute-t-il. Pour le directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, le Dr Luis G. Sambo, «les réponses essentielles sur la façon d'améliorer la santé des populations de l'Afrique font défaut et l'information n'est pas partagée efficacement. Les nations africaines doivent œuvrer de concert pour fournir un leadership clair en vue de renforcer les systèmes de recherche en santé, d'information et de connaissance».