Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Le Parti des travailleurs a poursuivi jeudi dernier la réunion du comité central resté ouverte depuis la fin du mois dernier. L'ordre du jour a porté sur le plan d'action du parti pour la prochaine présidentielle. Sa secrétaire générale et non moins candidate à la magistrature suprême du pays a plaidé pour la transparence du scrutin mais aussi à la prise de meures sociales et économiques à même de redonner la confiance aux Algériens pour qu'ils retournent aux urnes. Après le comité central qu'elle a présidé, Mme Hanoune est intervenue hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale où elle était l'invitée de notre consœur Ghania Chérif qui anime depuis quelque temps l'émission «En toute franchise». A propos du scrutin du 9 avril, la candidate du PT a dénoncé l'existence de la commission nationale politique de surveillance des élections, dont elle dira qu'elle constitue un vivier pour la gabegie et la corruption. «Elle est un facteur de décomposition, de corruption. Elle est à l'origine de dérives très graves», a estimé Mme Hanoune. Dès lors qu'elle compte en son sein des représentants de partis qui n'apparaissent qu'à l'occasion des élections dans le but de ramasser de l'argent, y compris en vendant leur présence au sein des commissions de wilaya. S'il fallait absolument une commission, a encore ajouté l'invitée de la radio, elle ne devrait comprendre exclusivement que les représentants des candidats. Revenant sur la transparence du scrutin et l'impérieuse nécessité du respect du choix libre des électeurs, elle dira qu'il faut «cesser de manipuler les résultats», en rappelant, selon elle, la fraude massive qui a caractérisé les élections législatives de 2007. «Il est faux de dire que le Parti des travailleurs a obtenu 26 sièges. Les langues se sont déliées chez les hauts responsables de l'Etat [….]. Nous avons obtenu 77 sièges à l'APN», ajoutera Mme Hanoune qui a contesté, et ce n'est pas la première fois, les résultats rendus publics la concernant en tant que candidate aux élections présidentielles de 2004. «Je n'ai pas eu 1% des voix mais 10%». Les électeurs qui ont voté en sa faveur étaient au nombre de 1 080 000.Mme Hanoune est aussi revenue sur l'institution législative qu'elle aimerait voir dissoute parce que constituant un danger pour la nation. Une APN qui, dira-t-elle, s'est opposée à tous les projets d'amendement proposés par le groupe parlementaire du PT, mais qui, paradoxalement se réjouit de ce que le gouvernement prend des décrets allant dans le même sens des changements souhaités par le parti de Mme Hanoune. La candidate à la présidentielle s'est prononcée, au nom de son parti, contre le bicaméralisme, qu'elle considère comme une «co-épouse» et qui constitue une sorte d'équilibre précaire des institutions de l'Etat. «Nous sommes pour un véritable parlement qui légifère. Qui donne le droit de pétitionner aux citoyens, lesquels pourraient même proposer des projets de loi allant dans le sens de la prise en charge de leurs revendications.» Au sujet des récentes mesures prises par le président de la République relatives à l'augmentation de la bourse des étudiants, de l'effacement de la dette des agriculteurs ainsi que l'instauration d'un fonds national de l'investissement, la porte-parole du PT estime qu'elles sont insuffisantes, notamment la bourse. «C'est aberrant si l'on devait comparer cette hausse avec la gabegie généralisée, celle qui consiste à faire appel à des cabinets d'études étrangers pour 1 000 euros par jour, aux salaires des députés, au bradage, à la corruption qui prend des proportions alarmantes.» Et d'ajouter : «Ce n'est pas en pénalisant les jeunes harragas qu'on incitera les Algériens à se rendre aux urnes.» Toujours à propos des mesures prises par le président de la République, elle dira que beaucoup d'entre elles sont positives, à l'image de l'instauration de la préférence nationale. Toutefois, il faut, a-t-elle estimé, tirer le bilan et les enseignements. Quant au fonds national d'investissement, il ne doit pas être utilisé par les étrangers dira-t-elle. La candidate du PT exigera que des entreprises comme Sonelgaz, ENGI, Sonatrach, Algérie Télécom, soient déclarées, dans la Constitution, inaliénables. Enfin, la porte-parole du PT abordera, 8 mars oblige, la question du code de la famille dont elle revendique l'abrogation, car anticonstitutionnel.