De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche De tous les arts, le théâtre est celui qui exprime, relativement, toutes les joies et les tristesses de la société, souvent dans des styles dramatiques ou humoristiques, suscitant ainsi l'intérêt d'un large public. Dernièrement, au niveau de la salle de théâtre Djerah de Lakhdaria, une troupe théâtrale composée de jeunes comédiens est montée sur scène, sous la direction de Mahfoud Fakir, comédien, réalisateur, scénariste, une pièce intitulée Dounia maa el waguef, qui traite du problème de la déperdition scolaire, inspirée de l'état des lieux de ce nouveau milieu, la délinquance juvénile. Une seconde présentation est aussi en chantier et destinée aux adultes et traitant du vécu quotidien des citoyens issus de milieux défavorisés. Ces derniers sont confrontés au problème d'insalubrité et de décharges sauvages, dans lesquelles les poubelles sont devenues une source de vie pour un grand nombre d'individus démunis qui n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins. Au niveau du chef-lieu de wilaya, deux associations El Mordjane et El Millad, continuent de représenter ce qui est appelé le quatrième art dans la ville de Bouira, souvent avec des moyens dérisoires et le manque de soutien aux jeunes qui sont intéressés par cette activité. Donc, il y a lieu de dire qu'en dépit des mesures prises par la direction du secteur, afin de hisser cet art au niveau de l'impact qu'il suscite dans la capitale ou des théâtres régionaux répartis à travers les grandes villes du pays, le représentant de l'association El Millad, que nous avons questionné dernièrement au sujet de la situation du théâtre amateur dans la région, en a fait un tableau peu reluisant et mis à l'index le manque de considération et l'indisponibilité de certains responsables locaux à fournir les moyens nécessaires ou à encourager l'émergence d'une relève dans le domaine. D'autre part, il ajoute que les répétitions et les activités théâtrales connaissent une dynamisation uniquement à l'approche des manifestations culturelles et des fêtes nationales, où les animateurs et acteurs sont limités par les programmes concoctés pour ces circonstances. Il a indiqué également que la majorité des animateurs ne vivent pas de cet art mais sont souvent des employés, ouvriers, agents d'administration ou enseignants travaillant dans des secteurs qui, généralement, n'ont rien à voir avec le théâtre. Pour lui, cet art ne se travaille pas par des actions volontaristes ou avec du bricolage, il nécessite de la formation avec des spécialistes dans le domaine et de grands réalisateurs. De plus, il exige des infrastructures adéquates et des moyens. Cependant, au niveau du chef-lieu, notre interlocuteur déplore l'absence de salles réservées à l'activité théâtrale, mais avec l'ouverture de la nouvelle maison de culture il espère découvrir un espace qui puisse relancer le quatrième art au niveau de la ville de Bouira. Plusieurs animateurs et acteurs de théâtre de la wilaya sont certains que leurs appréhensions du passé, «disparition du théâtre, du calendrier des arts au niveau de Bouira», seront vite oubliées. De leur côté, les animateurs de la scène théâtrale de la localité de Lakhdaria affirment être décidés à prouver aux responsables de la culture de la wilaya de Bouira qu'il y a effectivement une vie théâtrale au niveau de cette localité et qu'ils sont capables de représenter la wilaya dans les manifestations qui se déroulent à travers le territoire national.