Photo : Sahel Par Ali Boukhlef Les trois partis de l'Alliance présidentielle veulent visiblement éviter les erreurs du passé. Au cours d'une rencontre au sommet, qui a réuni, hier en fin de journée au siège du FLN à Alger, Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani, les trois formations ont décidé, du moins formellement, à accorder leurs violons au Parlement lorsque le plan d'action du gouvernement y sera soumis à débat. Mais comme la réunion d'hier avait un caractère ordinaire, le menu l'était aussi. Il s'agit essentiellement de discuter du bilan des élections présidentielles -élogieux, bien entendu- et de déterminer les responsabilités de chacun (y compris des 8 organisations de masse conviées hier également) dans cette bataille électorale. Pas de tiraillements là dessus, puisque le bilan a «dépassé les espérances», pour reprendre l'une des rares phrases exprimées par Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND. Même le brouillon Bouguerra Soltani s'est montré particulièrement consentant dans son exposé. Bien sûr qu'il ne peut en être autrement pour quelqu'un qui n'arrive toujours pas à sortir d'une crise interne sans précédent depuis le décès de Mahfoud Nahnah en 2003. C'est cette crise interne au Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui constitue l'élément extraordinaire de cette rencontre à trois. Puisque le combat acharné que se livrent Soltani –ce qui lui a coûté son poste de ministre d'Etat- et son rival (exclu) Abdelmadjid Menacera a plané sur la salle des conférences du siège du FLN. Et pour cause, Abdelaziz Belkhadem, qui devait céder son fauteuil de président de l'alliance s'est vu «inviter» par le président du MSP de garder son poste à une date non encore précisée. «Je cèderai lorsque mes frères du MSP seront prêts», s'est contenté de dire Abdelaziz Belkhadem, soucieux bien entendu de ne pas se mêler des problèmes internes à l'ancien Hamas.Mais au-delà de cela, l'heure est surtout au soutien au programme que présentera Ahmed Ouyahia devant les députés au cours de la semaine prochaine. Et pour éviter tout couac, le secrétaire général du FLN a d'ores et déjà envoyé une instruction interne à ses députés pour qu'ils «adoptent le plan d'action», a indiqué Belkhadem au cours d'une conférence de presse animée à la fin des travaux du sommet de l'Alliance.Cette rencontre avec les représentants des médias a été aussi l'occasion pour le ministre d'Etat de donner certaines informations croustillantes, à l'image de celle qui indique que «le président de la République a effectivement donné son accord de principe pour une visite d'Etat en France». Le conférencier n'a pas divulgué la date, puisqu'elle va être fixée «par les canaux diplomatiques».Comme Abdelaziz Belkhadem se plaît au jeu des médias, il a profité de l'occasion pour mettre fin à certaines informations le concernant. On saura, par exemple, que ni lui ni Ahmed Ouyahia n'ont été «reçus par le président de la République pour (leur) dire de choisir entre (leurs) fonctions partisanes et gouvernementales». Il ajoutera également qu'il n'y a «aucune guerre de succession au FLN», même s'il a confirmé que l'instance exécutive de son parti va se réunir à la fin de ce mois pour discuter, entre autres, de «la préparation du prochain congrès».