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Une équipe de chercheurs de Mostaganem se penche sur le patrimoine intangible à travers des ouvrages réalisés sous la direction de l'anthropologue Hadj Miliani
De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Les recherches et autres études sur le patrimoine oral en Algérie se succèdent sans discontinuer dans les universités du pays à travers les ateliers et autres laboratoires de recherche et d'analyses en anthropologie sociale et culturelle. C'est le cas des équipes de recherche du Centre des recherches sociales et culturelles (CRASC), notamment à l'université de Mostaganem, qui ont entrepris plusieurs actions dans ce sens dans le cadre des cahiers du CRASC. La revue Tourath (patrimoine, en arabe) éditée dans les deux langues arabe et française a le mérite de perpétuer cette pratique des chercheurs algériens versés dans ces questions essentielles. Périodiquement, des thématiques en relation avec la protection et le recensement du patrimoine intangible sont mises en avant par des équipes pluridisciplinaires, comme celles dirigées par le docteur Miliani Hadj, anthropologue, professeur à l'université de Mostaganem où il préside le conseil scientifique, et également chef de la division «Imaginaire et pratiques signifiantes» du CRASC. L'objet des recherches est identifié comme étant «les pratiques et les représentations culturelles qui fondent… le patrimoine immatériel». Pour cela, les chercheurs adoptent une investigation qui s'appuie sur «des modèles descriptifs en relation avec l'anthropologie, l'ethnolinguistique, l'histoire culturelle et la sociologie des pratiques culturelles». Les recherches prennent également en ligne de compte «les modes de réinterprétation des univers symboliques au cœur des interrogations épistémologiques» (post-modernité, globalisation culturelle, etc.). Les chercheurs pluridisciplinaires comme Ahmed Amine Dellaï, Rahmouna Mehadji et Tayeb Menad collaborent dans des recherches et thématiques aussi diverses que complexes. Car s'aventurer dans le domaine de l'inventaire immatériel relève du parcours du combattant, voire de l'impossible et du chaotique. L'approche des chercheurs, comme dans le cas de l'ouvrage El Melhoune, est scindée en plusieurs étapes, notamment le recensement des genres et des modes musicaux des musiques populaires, recueil des poésies populaires : textes, contextes (public/privé, circonstances profanes ou ritualisées, etc.), établissement de glossaires, d'anthologies et de diwan, enquête sur la transmission des savoirs et des savoir-faire des musiciens et interprètes, récits de vies sur les pratiques de musiciens et de chanteurs, constitution d'une base de données sur les pratiques culturelles en Algérie (bibliographie, répertoires des pratiques et interprètes, lexiques spécialisés, enregistrement et corpus), constitution d'une médiathèque (productions filmées, photographiées et enregistrées, entretiens, portraits, etc.), création d'un site Web ressources et d'échange… Autant d'approches qui constituent une méthodologie spécialisée dans le traitement de cette question épineuse et très délicate. Malgré cela, les chercheurs eux-mêmes avouent le caractère complexe et infini éternel que représentent l'inventaire et le recensement du patrimoine intangible.