Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Le Forum des chefs d'entreprises FCE estime qu'il «est nécessaire que les pouvoirs publics conduisent les transformations indispensables pour mettre fin aux dysfonctionnements du système de gestion de notre économie et alléger les contraintes innombrables de toutes natures qui entravent l'entrepreneuriat». Ce sont là les propos du président du FCE Reda Hamiani qui s'exprimait, hier, à l'ouverture d'une rencontre consacrée à la présentation de trois études initiées sur les thèmes de l'ouverture économique, de l'informel et de la distribution. Trois problématiques qui préoccupent «au plus haut point» tous les acteurs et opérateurs économiques nationaux. Elles sont au-devant de l'actualité et font parler d'elles régulièrement. Qu'en pense M. Hamiani ? Ce dernier, dressant un tableau peu reluisant, estime, sans ambages, que «la conjonction de tout ces maux a des conséquences néfastes pour notre économie en général, pour nos entreprises et pour le consommateur». Il explique, en fait, que ces dysfonctionnements causent des «pertes fiscales et parafiscales, le développement de milieux de travail incontrôlés, des effets désastreux pour le climat d'investissement, des pertes de parts de marché, l'érosion continue du secteur industriel et des risques parfois très graves pour la santé et la sécurité du consommateur». Pour l'informel, le patron du FCE, même si il admet qu'il «n'est pas un phénomène spécifique à notre pays ; il prend partout de l'ampleur en raison de la globalisation de l'espace économique et financier», il pense, cependant que «tous les systèmes économiques nationaux ont appris toutefois à interagir face à ces mutations en s'organisant pour en combattre les dangers mais aussi pour en saisir les opportunités en termes de captages de marchés nouveaux et de technologies performantes ou d'attraction de flux de capitaux». C'est dans cette logique que M. Hamiani juge que «les réformes et tous les efforts d'organisation entrepris depuis les quinze dernières années n'ont pas été suffisants pour nous permettre d'édifier un appareil de production apte à s'insérer de façon réussie dans l'économie mondiale». Pis encore, il dira même que «cela n'a pas été suffisant pour empêcher l'afflux considérable de produits, souvent de contrefaçon, en provenance des marchés extérieurs, ni pour empêcher la fraude et les pratiques déloyales sur notre marché ; cela n'a pas arrêté l'érosion de notre tissu industriel et cela n'a pas permis à notre pays d'exporter autre chose que du pétrole et du gaz». Voulant toucher du doigt le cœur du problème, le président du FCE pense que le contexte juridique national est pour quelque chose dans tout cela. «Le contexte juridique national a connu des transformations profondes mais nous n'avons pas été suffisamment vigilants et nous avons confondu dans le même mouvement d'intensification le processus de libéralisation de l'économie au plan interne et celui de l'ouverture extérieure, conduite sans préparation, sans précautions, sans garde-fous», argue-t-il. Dans la foulée, il préconise la prudence affirmant «qu'il est même urgent pour notre pays de s'atteler à perfectionner ses instruments juridiques et institutionnels ainsi que les mécanismes de régulation et de contrôle qui nous permettraient, dans le respect de nos engagements internationaux, de remettre de l'ordre dans notre marché». Hamiani s'est dit aussi pour l'encouragement de «l'esprit d'entreprise, de la création d'entreprise et de la culture du management et la culture de la performance».