Photos : Sahel Par Samir Azzoug M. Ihab Iskandar, architecte DESA, manager et directeur du bureau d'architecture Iskand'Art, qui a élaboré le projet «Constantine la Renaissance» dénonce des manœuvres douteuses entourant son projet. Lors d'une conférence de presse animée au siège social de son bureau d'architecture, il accuse des responsables du journal le Miroir de Constantine (bimensuel de la wilaya) de ne pas avoir respecté les droits réservés et droits intellectuels inhérents à son projet. «Après avoir exposé notre projet au mois de décembre dernier au niveau de l'hôtel Sofitel et que des copies de DVD ont été envoyées aux différents responsables de l'Etat, le journal le Miroir, dans son édition n°50 du 15 au 30 avril 2009, sans consultation préalable, a publié les images et des phrases explicatives dudit projet en ôtant le nom de la société Iskand'art, le logo et la date d'exposition ainsi que la mention tous droits réservés», explique, outré, M. Iskandar. «Cela m'a blessé. J'en ai pas dormi des nuits entières», poursuit-il. Telle une mère qui protège jalousement son enfant, l'architecte ne veut en aucun cas que l'œuvre de son imagination et de son savoir soit exploitée sans qu'il bénéficie d'un minimum de reconnaissance. En réaction à cette situation, M. Iskandar saisit, par courrier, le directeur de la rédaction du journal en question pour exprimer son mécontentement afin de rectifier le tir et apporter les informations nécessaires sur le support. «En guise de réponse, le responsable m'envoie, cinq jours plus tard, un fax dans lequel il m'informe que les renseignements ainsi que les images ont été pris d'un site internet. Alors que ces images ne figurent que sur le DVD», poursuit M. Ihab, qui renvoie, à son tour un autre fax à la rédaction du Miroir pour expliquer que l'argument avancé «ne satisfait toujours pas la demande». Le mécontentement a atteint son paroxysme lorsque l'architecte prend connaissance de l'édition suivante dudit bimensuel qui affiche, cette fois, des photos esquisses du projet, sans citer son cabinet. «Je n'arrive pas à comprendre le message. Qu'est-ce qu'ils veulent ? Est-ce un manque de professionnalisme ? Du laisser-aller ? Ou bien y a-t-il des arrière-pensées derrières ses agissements ?», s'étonne l'orateur. Des interrogations légitimes quand on sait que le directeur de la publication du journal de la wilaya n'est autre que le wali de Constantine. «Je ne veux en aucun cas politiser cette affaire. Je ne demande rien. Même si le projet est accepté et réalisé sans que je sois associé, cela ne me dérange pas. Je veux simplement que mon travail et celui de mon équipe soit reconnu. On a passé des nuits blanches pendant deux ans pour réaliser ce projet et je peux quand même espérer que ce travail ne soit pas récupéré ailleurs. Pour cela, je suis prêt à aller loin pour protéger mon œuvre», s'emporte M. Iskandar qui annonce qu'il laisse encore une quinzaine de jours au journal le Miroir pour rectifier l'erreur, sinon, «je vais aller en justice contre eux». «Quelque temps après la tenue de notre conférence pour dévoiler le projet, nous avons eu des échos favorables de plusieurs personnalités dont le ministre de l'Environnement, M. Cherif Rahmani et de plusieurs walis, sauf le concerné, en l'occurrence le wali de Constantine», s'étonne l'intervenant. A peine quelques jours après la célébration de la Journée internationale des droits intellectuels voilà une affaire qui tombe à point nommé pour révéler le manque de sensibilisation sur les droits d'auteur et la reconnaissance des efforts intellectuels.