«Cumbia ya» a fait un léger break au jazz dans une soirée de fête. En effet, la musique colombienne était invitée à la septième soirée du festival. Le métronome battait son allegro avec cette troupe issue de trois pays (Argentine, Colombie et France). Les traditionnelles chansons colombiennes découvertes pour la première fois dans cette manifestation ont laissé le public debout. On ne peut se tenir sur son siège en écoutant cet orchestre qui dégage des salsas, tangos… et l'odeur de la fiesta latine avec les trois filles instrumentistes placées sur le devant de la scène, dont une vocaliste clarinettiste qui, bien que enceinte, faisait danser le théâtre tout en menant ses 10 musiciens, dont son mari, au trombone. Les sons dégagés par les «guacharaca» et les «maracon», instruments à percussions du pays confirment la présence latine sur la scène. «C'est la musique des années 50 que l'on interprète», nous dira la saxophoniste du groupe influencé par le maestro Lucho Bermudez, clarinettiste et fan de jazz auquel d'ailleurs un hommage a été rendu avec la dernière production de Cumbia ya, intitulée Nome Busques. Le premier spectacle était par ailleurs calme et trop instrumental avec le trio Di Piazza formé du guitariste Nelson Veras, du bassiste Piazza loué par Mc McLaughlin qui dira de lui : «son talent est immense, c'est l'un des plus grands bassistes au monde» et d'un batteur français mené par les sons enroulés de la bass à 5 cordes Di Piazza. Ce dernier rendait hommage à Dizzy Gillespie avec un morceau infernal titré Be-bop express accentué à la perfection par la touche de Nelson qui faisait ressortir des sons jazz soutenus par des harmonies typiquement brésiliennes-jazz. Le bassiste pourrait bien se passer de ses deux musiciens tant sa basse à six cordes pourrait se défendre tant mélodiquement qu'harmoniquement grâce notamment à cette 5ème corde, la où tout le secret repose ! «C'est un do qui est ajouté à cet instrument d'origine à 4 cordes», dira piazza. Cependant en musicien talentueux, il sollicitera le doigté magique de Nelson Veras pour brasser les sonorités. Ce dernier adepte des Beatles, et d'autres pointures brésiliennes de la bossa, à l'image de Carlos Jobim, de Gilberto Jil et de Caetano, ne manquera pas de nous demander timidement en fin de spectacle si les notes qu'ils émettaient étaient agréables. Son talent, en plus de sa simplicité, confirme l'identité purement artistique de Nelson. En définitive, ce trio cool qui a fait couler de la bonne musique dans les oreilles du public… a montré d'autres pouvoirs que pourrait offrir la note.