Photo : Sahel Par Farah Bachir-Cherif La deuxième journée du colloque international sur la fabrication des instruments de musique a eu lieu, lundi dernier, à l'Institut national supérieur de musique (INSM) d'Alger. Cette rencontre, qui s'est ouverte la veille, accueille de nombreux luthiers, fabricants d'instruments de musique, spécialistes en histoire des instruments de musique venus de différents pays, notamment l'Iran, la Tunisie, le Togo, la Syrie, la France ainsi que l'Algérie. Les participants à cette rencontre internationale ont souligné lors de la journée de lundi dernier la nécessité du recensement des fabricants d'instruments de musique en Algérie pour assurer une organisation et un meilleur encadrement de ce métier. Parallèlement, ils ont mis l'accent sur la nécessité du recensement des vendeurs d'instruments de musique à travers tout le territoire national pour permettre aux spécialistes d'élaborer des études sur le marché algérien des instruments de musique. Majid Nazempour, l'un des participants d'origine iranienne et luthier, diplômé en génie industriel, a tenu à souligner que ce colloque constitue la première rencontre à avoir rassemblé des luthiers et à s'être intéressée à leur situation. En plus de jouer et de composer de la musique, Majid Nazempour est actuellement occupé à la rédaction d'un livre sur l'histoire de «l'oud», le luth. Dans son intervention, il a exposé toute l'histoire du luth, de ses origines. Sa présentation sera illustrée par la projection de diapositives et d'un documentaire retraçant les recherches qu'il a effectuées au Japon. Pour sa part, Djamel Nifer, un luthier qui a hérité ce métier de son père, a tenu à souligner que «le métier de luthier nécessite des connaissances en bois et la fabrication d'un instrument prend du temps, car tout est étudié et précis pour garantir de bonnes résonances acoustiques». De son côté, Tarik Bechiri, un luthier installé en Europe, a plaidé pour la création de structures à même d'assurer la coordination et le partenariat entre fabricants d'instruments de musique et ce, afin de développer ce métier qui s'exerce encore dans un cadre traditionnel et se transmet surtout de père en fils. Insistant sur l'importance de la coopération et l'échange d'expérience entre les spécialistes algériens et étrangers dans ce domaine, les participants ont appelé à l'approfondissement de la réflexion et de la concertation avec d'autres départements ministériels, notamment les secteurs de l'artisanat et de la formation professionnelle sur la création d'une structure de formation permettant la préservation du métier de fabricant d'instruments de musique, en tant que partie du legs culturel.